Le gouvernement semble exclure l’idée d’un passeport vaccinal.
Le gouvernement mais pas seulement, c’est également le cas d’une grande partie de l’opposition de Bruno Retailleau à Marine Le Pen. Le débat serait au minimum prématuré tant que tous les Français n’auront pas eu accès aux vaccins. Roselyne Bachelot y est opposée par principe. Sur France 2, hier matin, elle rappelait : « L’amoureuse des libertés que je suis a du mal à imaginer qu’on subordonne l’accès aux lieux de culture à la présentation d’un certificat de vaccination. »
Cet argument des libertés est, en l’espèce, totalement absurde.
L’amoureuse des libertés accepte donc la fermeture totale des lieux de culture mais pas leur réouverture sous conditions ? Allez comprendre.
Ce n’est pas une mesure vexatoire mais une question de bon sens. Une fois vacciné, vous ne risquez plus de vous contaminer, enfin espérons-le. Donc, vous pourrez aller au cinéma ou au restaurant sans risques. Même principe pour les auto-tests salivaires. Beaucoup de pays exigeront ce certificat à l’entrée. C’est même le cas au Danemark par exemple. Est-il liberticide de se vacciner contre le choléra pour aller en Afrique ?
Il serait beaucoup plus liberticide de rendre le vaccin obligatoire. Mais là, chacun conserve sa liberté de choix. Vous pouvez ne pas vous vacciner mais au prix de restrictions prolongées.
Pourquoi le gouvernement y est-il opposé ?
Par peur. Au nom d’une conception délirante de l’égalité : les mêmes droits pour tous, quelles que soient les situations. En réalité, il y a déjà beaucoup de droits subordonnés à des conditions. Pour s’inscrire dans un club de foot ou de plongée, il faut la présentation d’un certificat médical.
Pour ne pas chagriner les anti-vaccins, on préfère restreindre la liberté de tous. Mais se porteront-ils plus mal si leurs concitoyens vaccinés peuvent aller au restaurant ? C’est une question de justice, me dit-on. En réalité, cela revient à soumettre une partie des Français au chantage de l’autre partie. Si je suis malheureux, il faut que tout le monde le soit. Ce n’est pas de l’universalisme mais de l’égalitarisme. Et ce n’est pas ce que nous avons de mieux.