Alexandra Pizzagali, humoriste à Télématin, a été censurée suite à des blagues sur l'attentat de Nice...Elisabeth Lévy réagit.
On ne sait pas si c’était de la censure mais c’était un désastre. Elle faisait sa première chronique sur l’auteur de l'attentat de Nice, présenté comme «un mari violent, obsédé sexuel et zoophile». Un extrait :
"Un mari extrêmement violent ? Elle l’avait peut-être cherché, en ratant une cuisson ou en donnant son avis….en donnant son avis tout simplement ! Zoophile ? En même temps à Nice ça se comprend, il n’y a que des vieilles et des chihuahas...on a le droit de préférer s’envoyer quelqu’un qui a des dent ! Il buvait de l’alcool, se droguait ne jeunait pas et mangeait du porc, comme moi….Pour le coup c’est l’extrême droite qui a dû être déçue pour une fois qu’on avait un parfait petit modèle d’intégration….Souvenez-vous de Louis de Funès…" Et là, la coupe pub.
On dirait que la pub a été lancée pour arrêter la chronique. Elle jure qu’il s’agissait d’un problème technique et qu’il n’y a eu aucune censure. Mais elle s’est fait agonir d’injures sur les réseaux sociaux.
On comprend que sa chronique ait pu blesser des gens…
Mais c’est le propre de l’humour ! Ça peut blesser, heurter, choquer indigner. Nous demandons aux musulmans d’accepter les caricatures de leur Prophète, alors on doit accepter qu’on se moque de nos vaches sacrées – en l’occurrence la vie humaine, l‘égalité hommes femmes…Les médias veulent des humoristes, ils doivent en payer le prix : la liberté totale !
Ce qu’on peut reprocher à l’humour d’aujourd’hui, c’est de taper toujours sur les mêmes cibles: l’extrême droite, les réacs, les cathos. Ç’est sans risque, tout le monde applaudit, surtout sur le service public. Aujourd’hui, on devrait se moquer des féministes, des trans, des LGBT, bref de toutes les minorités et groupes qui, au nom de leur statut supposé de victimes voudraient une immunité contre le foutage de gueule (comme Sandrine Rousseau, furaxe contre le site parodique Sardine Ruisseau).
Ce que je reproche à Caroline Pizzagali, c’est qu’elle n’était pas très drôle. Mais soyons indulgents, c’était sa première. Alors je lui souhaite bonne chance et j’espère qu’elle ne se laissera pas intimider. Parce que, comme aurait pu le chanter Boris Vian, moi j’aime l’humour qui fait mal!