Bientôt la fin des masques à l’extérieur ?
« On n’en est pas encore là, on y arrivera bientôt. », dixit Olivier Véran. Il semble découvrir qu’en forêt ou sur une plage, ce bout de tissu est inutile. Soucieux de leur popularité, ils vont lever l’interdit pour les vacances. Ce qui m’enrage, c’est qu’on nous l’a imposé dehors pour rien. Cela ne repose sur aucune justification sanitaire. Selon le New York Times, moins de 1 % des contaminations se font en extérieur.
On nous justifie cette obligation en disant qu’il est trop compliqué de le mettre dedans et de l’enlever dehors. Vont-ils m’appeler pour que je mette mon manteau avant de sortir et que j’enlève mes moufles au bureau ? Ils nous prennent pour des imbéciles.
Et puis, il ne faut pas oublier l’épidémie, dans notre obsession de la vie biologique et de la santé qui prévaut sur tout, y compris la liberté et la civilité.
Ce principe de précaution est devenu fou, nourri par les menaces de procès. Il n’y a aucune preuve de contamination extérieure significative, mais rien ne prouve non plus qu’il n’y en a pas puisqu’il est logiquement impossible de prouver que quelque chose n’existe pas.
La plupart des gens l’ont accepté.
Oui, c’est de l’ordre de la responsabilité partagée entre gouvernants et gouvernés qui voulaient des règles, des restrictions, des interdits. Les grenouilles demandent des lois disait Philippe Muray. On a accepté très facilement de porter notre peur en bandoulière.
À force de dire qu’il n’y a pas de masque, cet objet est devenu le summum du désirable. La pénurie nous permettait de dénoncer l’incurie gouvernementale. C’est aussi un instrument de contrôle social, une bonne raison de fliquer son prochain. Pour son bien, évidemment. Pour beaucoup de gens, le rapport bénéfice/risque est excellent. Cela leur évite les miasmes de leur prochain, et ils se fichent de ne pas voir son visage en même temps qu’ils sont ravis de ne pas montrer le leur. Beaucoup continueront à le porter. Dans l’Express, un dénommé Pierre témoigne : « avant, on avait un mode de vie très sale ». Je préfère que les gens ne voient pas mon visage, dit même une libraire américaine.
Voilà une drôle d’allégorie du vivre-ensemble : l’autre est une menace. Certes, ce masque protège de certaines maladies. Mais ne jamais sortir de chez soi aussi. Plutôt risquer une angine que de vivre dans la peur de mes contemporains. Le risque zéro, c’est la mort. Vivre libre, c’est vivre à visage découvert.