L’audience de l'élection de Miss France est en baisse...
Environ 500.000 téléspectateurs de moins que l’an dernier pour assister au couronnement de Miss Guadeloupe. Mais tout de même près de 7 millions et largement la meilleure audience. Véritable engouement populaire. Particulièrement marqué chez les femmes de moins de 50 ans et chez les 15-24 ans des deux sexes. De quoi désespérer les nouvelles féministes qui auraient voulu que ce spectacle sexiste et dégradant disparaisse après #MeToo. Et aussi Laurent Ruquier qui avait appelé les téléspectateurs à boycotter l’émission. Mais c’était pour rire. En revanche, il était sérieux quand il a déclaré « Puisqu'il faut arrêter de regarder les femmes comme des objets, cessez de les juger sur leur physique, et de privilégier les plus jolies ».
Il avait raison. D'ailleurs, il y a une épreuve de culture générale dans la sélection
Regardez comme elles ont un beau QI : c’est ce que disent ceux qui adorent les miss, mais se sentent coupables. Et c’est le message que veut faire passer la production. Sylvie Tellier avait promis qu’on parlerait d’environnement, de droit des femmes, de harcèlement scolaire.
Tout cela est passablement hypocrite. Ce n’est pas pour voir de jolis cerveaux ni pour entendre de nouveaux sermons sur l’environnement ou les violences faites aux femmes que tout un tas de gens regardent les miss, mais parce que la plupart, quel que soit leur sexe et leurs orientations sexuelles aiment voir des jolies filles danser dans de jolies robes.
En somme, vous regrettez le temps des ravissantes idiotes.
Evidemment pas. Du reste, la majorité des Miss sont diplômées ou étudiantes. Dans la cuvée 2020, une ingénieur en travaux publics, une future prof de droit. La gagnante est étudiante en histoire de l’art. Mais enfin, si elles ont toutes des jambes interminables et des sourires parfaits, ce n’est peut-être pas un hasard. Pour tester les aptitudes intellectuelles il y a d’autres concours. Le titre de Miss récompense la séduction, qui est un talent très démocratiquement réparti. Concours de vertu puis de beauté permettaient à des femmes qui n’avaient ni la naissance ni le mariage d’être reines.
Aujourd'hui, les femmes n’ont plus besoin de ça.
Certes. Et l’idée selon laquelle la femme incarne la beauté, qu’elle est la séductrice et que l’homme est séduit, est peut-être un stéréotype sexiste et hétéronormé. Mais on ne fera pas disparaître ce stéréotype si facilement. Et tant mieux, ne serait-ce que parce qu’il a produit des chefs d’œuvre de la littérature, de l’opéra, du cinéma. Alors, peut-être que, dans quelques années, Miss France sera un homme. Je ne suis pas très pressée de voir advenir cet immense progrès.