Plusieurs membres du gouvernement ont été auditionnés ce mercredi soir par les commissions des Lois et de la Culture du Sénat après les incidents survenus samedi au Stade de France lors de la finale de la Ligue des champions.
Le gouvernement a fait un mea-culpa très timide. L'audience a commencé avec la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire qui a semblé agacée qu’on lui parle de ces incidents. « Est-ce que ça aurait pu être mieux géré ? Oui. Est-ce qu’il y a eu un drame, des blessés ? Non », répond-elle. Les supporters qui se sont fait agresser et détrousser, les jeunes filles qui ont subi des attouchements, apprécieront. Eux ont vécu un drame n’en déplaise au gouvernement.
Gérald Darmanin, auditionné par des sénateurs, a été un brin moins arrogant. Il a même prononcé le mot excuses et reconnu que la fête avait été gâchée. Il a donné des explications techniques, notamment sur l’action des forces de police. Il a admis que des leçons devraient être tirées. Il a aussi annoncé la création de dispositifs permettant aux Anglais et aux Espagnols de porter plainte (on se demande pourquoi puisque ce n’est pas de notre faute). Et il a continué de pointer Liverpool et maintenu que les faux billets et les supporters anglais étaient responsables de la pagaille.
Est-ce totalement faux ?
Oui mais ce qui a transformé la pagaille en cauchemar, c’est l’intervention de quelques centaines de jeunes. Ceux qui ont été arrêtés sont surtout des clandestins installés dans les cités voisines ou des migrants. Or, sur ce point, le gouvernement s’enferme dans le déni. L'échange avec Jacqueline Eustache-Brigneau était sidérant. Elle a parlé de la délinquance qui gangrène la Seine-Saint-Denis. La réponse du gouvernement "ce sont des propos nauséabonds". Il a même regretté d’avoir dû donner la nationalité des gens arrêtés. On peut accuser les anglais, ça ce n’est pas grave. Comme le dit Goldnadel, ils son trop blancs pour être honnêtes.
Le refus de voir ce qui crève les yeux de beaucoup de Français n’est pas seulement scandaleux, mais angoissant: non seulement on ne s’attaquera pas à cette délinquance et les flux migratoires qui contribuent à l’aggraver se poursuivront.
Le refus du gouvernement d’assumer ses responsabilités est indigne. Mais le mal est bien plus grave. Ce qu’on a vu au Stade de France, c’est une nouvelle étape du suicide français.