Dans son édito du jour, Élisabeth Lévy revient sur la décision d'Emmanuel Macron de réduire "drastiquement" le nombre de visas accordés aux pays du Maghreb.
"Gabriel Attal a annoncé que la France allait réduire drastiquement l’octroi de visas aux pays du Maghreb qui refusent de délivrer les laissez-passer consulaires (pour les expulsions). Au passage, la radicalité c’est nous, a déclaré le porte-arole.
Alleluia. Depuis des mois, et même des années car Emmanuel Macron n’est pas le seul responsable. La politique migratoire se caractérise par un mot : l'impuissance. L'impuissance de l’Etat à contrôler ses frontières et l'impuissance à faire appliquer ses décisions d’expulsion.
Emmanuel Macron avait promis que 100 % des OQTF seraient exécutées. Pour l’Algérie, c’est 0,3 %. Entre janvier et juillet 2021 : 22 pour plus de 7000 OQTF.
Finalement, on peut agir. Construire un rapport de force. Attal l'a dit : "on est passés du dialogue à la menace et de la menace à exécution".
Comment s’explique cette décision ? Est-elle radicale ?
Elle arrive à 7 mois de la présidentielle alors que Zemmour est en pleine ascension sondagière.
C'est un glissement sémantique. On ne dit plus "extrémiste" on dit "radical". Et ce n’est plus une insulte, au contraire, c’est à celui qui le sera le plus. Face à Rousseau, Jadot n’a de leçon de radicalité à recevoir de personne. Attal oppose la radicalité en actes du gouvernement à la radicalité des discours.
"Radical", c’est le contraire de mou du genou, de chèvre et chou, bref, l’anti "en même temps", l'anti Macron qui fait mumuse avec Mac Fly et Carlito, celui qui invente le pass sanitaire pour ne pas imposer le vaccin : ce n'est pas très radical.
Aujourd’hui, la radicalité consiste à parler de l’immigration. Bizarre : on nous serine que les Français ne se soucient que du chômage et du pouvoir d’achat (avenir individuel). L'immigration, qui concerne leur avenir comme collectivité, les préoccupe au plus haut point. Marine Le Pen propose un référendum. Manuel Valls dans Le Figaro: il n’y a jamais eu autant d’immigrés. 10,7 % de la population en 2020 contre 7,3 % en 1999. Il y a entre 670 à 850.000 clandestins en France. Bref, l’immigration massive n’est pas un fantasme d’extrême droite. Il faut suspendre le regroupement familial.
J’ignore qui est le plus radical. On dirait bien que la radicalité est l’autre nom de la vérité".