Une fois n’est pas coutume, nous allons parler de… moi et d’un mauvais buzz.
Et c’est une histoire très intéressante. Je passerai sur la culture de l’extrait qui donne l’impression que, soudainement, j’ai dit à Sonia Mabrouk qu’elle avait une tête d’arabe.
Sur le fond, aucun jugement de valeur. Purement descriptif. J’aurais pu dire un “type” arabe. Sauf que je parle comme on parle dans la vie. Et comme on parle dans les cités où on s’appelle « renoi », « rebeu », et ça va plus loin : on s’appelle « Frère » ou « cousin » sur la seule base de ressemblances physiques ou ethniques.
Seulement, la formule « Tête d’arabe » n’est insultant que si l’on considère que « Arabe » est insultant. Puis, si j’avais dit « Tête de Suédois », personne n’aurait moufté. Quand Yassine Bellatar dit à Jean Messiha qu’il a une tête de chameau, ça c’est insultant car ce n’est ni plus ni moins qu’une animalisation.
Des gens auraient été blessés par mes propos ? Bobards !
C’est surtout une illustration de la mauvaise foi de l’antiracisme professionnel. On fait semblant d’être vexé pour jouer les victimes.
On alterne entre cris d’orfraie et l’indignation de chochottes offensées totalement surjouées. En réalité, pas une personne dotée de deux neurones interconnectés ne peut penser que ce propos est raciste. Ou alors, à chaque fois qu’ils disent « blanc » ou « Gaulois », c’est raciste ?
Il y a tout de même une contradiction dans ce mouvement anti-raciste qui tourne à la folie.
D’un côté, c’est la célébration permanente des différences ethniques, culturelles et des identités. On veut de la visibilité, on est les minorités visibles, on veut des noms de rue de Français arabes, noirs ou juifs. Mais en même temps, voir ces différences serait raciste ? Cela rappelle étrangement l’épisode de l’arbitre en Ligue des Champions. On veut être visibles, mais il ne faut pas nous voir.
L’antiracisme a absolument besoin de racistes tout en ayant besoin d’occulter le réel. Par exemple, chez Hanouna, on m’a expliqué que personne ne se fait emmerder pour avoir mangé pendant le Ramadan. Dans les quartiers où vivent les chroniqueurs de TPMP, c’est un fait.
Morale de l’histoire : le problème n’est pas ce qui se passe dans certaines cités où on ne peut pas se balader en mini-jupe, ni manger pendant Ramadan, c’est que je dise à propos d’un ou d’une Arabe qu’il a une tête d’Arabe ? On n’est pas rendus.