On a failli avoir un ministère de la laïcité… Pendant trois jours. Et dès que l’idée a fuitée, on a eu droit aux grades orgues. La laïcité a longtemps été un combat de la gauche quand la droite défendait le pouvoir de l’Eglise. Elle a accompagné, baigné, irrigué, l’aventure de la République et singulièrement celle de l’école républicaine. Aujourd'hui, pour une grande partie de la gauche, la laïcité est aujourd’hui une insanité, une insulte, une menace... Pire, une idée de droite. Un concept raciste destiné à persécuter les musulmans. Elle est contestée et menacée à l’école, à l'hôpital, dans les entreprises, et dans toute la vie sociale. La laïcité est aussi vomie par les islamistes.
La gauche insoumise et crypto-insoumise a fait des vocalises sur le thème de l’islamophobie, terme ânonné par tous les idiots utiles des Frères musulmans : Pour Pablo Pillaud-Vivien, c'est une "provocation qui va mettre le feu aux poudres. Un ministère de la laïcité sera un ministère de l’islamophobie"
Heureusement, toute la gauche pas sur cette ligne. Mais il faut croire que Jérôme Guedj et Bernard Cazeneuve pèsent moins que Jean-Luc Mélenchon et sa bande d’agitateurs communautaristes. Emmanuel Macron et Michel Barnier ont reculé. Exit la laïcité. On a donc le droit à un Secrétariat d’Etat à la Citoyenneté et à la Lutte contre les Discriminations, confié à Othman Nasrou. C’est une abdication. Comme si nous avions peur d’être nous-mêmes.
Ce n’est pas qu’un changement de nom. Un ministère n’aurait rien changé. Mais reculer même sur le mot, c’est proclamer qu’on abandonne la chose. Et on l’abandonne précisément pour s’attirer les bonnes grâces de la gauche et ne pas froisser nos concitoyens musulmans, qu’on traite comme des enfants susceptibles.
La laïcité, c’est le mode d’emploi du vivre-ensemble à la française. Il n’y a rien de raciste ou de désobligeant à demander aux derniers arrivés de le respecter. Certes, la laïcité est bienveillante mais contraignante. Elle demande une certaine discrétion religieuse dans l’espace public, et d'accepter que les autres se moquent de votre Dieu. C’est souvent douloureux. Mais c’est aussi la promesse pour chacun, quelle que soit sa naissance, son origine, son clan, de pouvoir penser librement. On dirait que ce n’est plus la promesse française.
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