Selon un sondage IFOp/Fiducial pour Sud Radio sur la suppression des allocations familiales aux parents de mineurs multirécidivistes, 65% des personnes interrogées sont favorables à cette mesure. Selon eux, cela responsabiliserait les parents et inciterait à éduquer et mieux surveiller leurs enfants.
Émeutes : une demande de fermeté et d’autorité
"Ce n’est pas une surprise après les événements que nous venons de connaître, estime Arnaud Benedetti, professeur associé à l'Université Paris-Sorbonne, rédacteur en chef de la Revue politique et parlementaire. Il y a inévitablement un effet de loupe. Mais une majorité très large de Français est favorable à cette mesure. Cela correspond de toutes façons à un sentiment profond qui s’est installé dans la société française : une demande de fermeté, d’autorité face à la montée de la violence."
"Il y a évidemment des nuances dans ce sondage. Les 18-24 ans sont plus partagés sur la mesure. Il y a aussi un distingo entre l’Île-de-France favorable à 59%, comparé aux provinces en général. Les femmes le sont moins, mais adhèrent majoritairement à cette proposition. C‘est une tendance lourde qui signifie que la société française est prête à prendre un certain nombre de mesures pas tout-à-fait conformes à notre tradition sociale. Mais c’est une réalité politique."
🔴 #Émeutes : 65% des français favorables à la suppression des allocations familiales aux parents des délinquants
🗣@Benedetti65 "Un sentiment profond s’est installé dans la société française depuis des années : une demande de fermeté, d'autorité face à la montée de la violence" pic.twitter.com/ityhSbLnQo
— Sud Radio (@SudRadio) July 6, 2023
Une droitisation de la société française
Y aura-t-il un avant et un après ces émeutes ? Verra-t-on un virage à droite pour bon nombre de partis politiques ? "La droitisation de la société française ne date pas de ces émeutes", souligne tout de même Arnaud Benedetti, professeur associé à l'Université Paris-Sorbonne, rédacteur en chef de la Revue politique et parlementaire.
"Mais par rapport à 2005, ces émeutes sont caractérisées par des phénomènes différents. D’abord, l’extrême violence très concentrée a donné l’impression d’une explosion. Ensuite, on a des profils de plus en plus jeunes qui participent à ces émeutes. Il y a une perception de dégradation de l’éducation. Ce qui s’est passé ces derniers jours laissera des traces dans l’appréciation politique, mais aussi, plus largement, dans les tendances profondes de l’opinion."
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