Le gouvernement a présenté son plan anti émeutes devant un parterre de maires. Beaucoup d’annonces répressives ont été faites. Que retenir de ces annonces ?
Émeutes : des mesures qui stigmatisent les parents
"Le sentiment des élus locaux est assez mitigé, estime Driss Ettazaoui, conseiller municipal d'Evreux (MoDem), vice-président de l'association Villes et Banlieue. La stigmatisation des parents nous inquiète. Il en a été beaucoup question. Les montrer du doigt et les désigner à la vindicte populaire comme les seuls responsables de ces émeutes ne me semble pas aller dans le bon sens."
Quid du travail d’intérêt général et des sanctions financières ? "Éduquer un enfant est difficile. La responsabilité est partagée avec l’Etat, avec tous ceux qui croisent ces enfants. Pour ceux qui se soustraient à l’autorité parentale, la réponse doit être ferme. Mais l’écrasante majorité est dans l’incapacité, en particulier pour des raisons professionnelles, de conforter leur autorité parentale. On a beaucoup parlé de familles monoparentales. Quand vous êtes maman ou père, et que vous avez un travail en horaires décalés, vous n’êtes pas en capacité d’être aux côtés de votre enfant."
Plan anti-émeutes : selon @Ettazaoui27 (MoDem), "montrer du doigt les parents, dire qu'ils sont les seuls responsables des émeutes...Ça ne va pas dans le bon sens" #GrandMatinhttps://t.co/WZeoeeZ4pf pic.twitter.com/G5rtQ6aTde
— Sud Radio (@SudRadio) October 27, 2023
La sécurité, une compétence régalienne
"Certaines mesures nous interpellent : quels moyens et quelle main du législateur derrière ?", souligne également Driss Ettazaoui, conseiller municipal d'Evreux (MoDem). Les forces d’action républicaine, c’est bien sur le papier. Mais derrière, quelles modalités ? Comment cela s’articule-t-il avec les dispositifs qui existent déjà ? Pénaliser les consommateurs de stupéfiants va dans le bon sens. On a des points de deal et on a du mal à s’en débarrasser."
Par ailleurs, "quand on parle de l’encadrement militaire des mineurs délinquants, cela interroge. La police municipale supplétive de la police nationale, ce n’est pas possible. c’est mettre en difficulté les élus locaux. Elle a ses prérogatives et est rattachée au maire de la ville. Nous en pouvons pas faire à la place de l’état. La sécurité est une compétence régalienne."
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