Reportage Sud Radio d'Alexandre de Moussac
"Vous avez des gens dont la carte est toujours active, qui peuvent être décédés ou avoir quitté le territoire", explique Carole Grandjean, co-rapporteuse de la mission parlementaire. "Il y a un enjeu d'utilisation frauduleuse: si la carte est récupérée par quelqu'un, ou si la personne revient pour des soins alors qu'elle a quitté le territoire".
De nombreux chiffres circulent et laissent stupéfait le magistrat Charles Prats: "Il y aurait 84,2 millions de personnes vivantes dans le système social français, je rappelle qu'on est 67 millions dans le pays dont 3,1 millions de centenaires en vie. Au dernier recensement, il y en avait 21.000. On vient donc juste d'apprendre qu'on a 17 millions de personnes en plus".
Des millions de personnes a priori décédées mais toujours détentrices de carte vitale, faute de mécanisme pour clôturer un dossier et archiver les décès, selon la députée Carole Grandjean. "On a un vrai sujet autour du suivi des décès en France". Prochain objectif , fixé par le premier ministre: chiffrer le montant total de la fraude sociale.
Un phénomène assez méconnu: la fraude à la paternité
Nathalie Goulet, sénatrice UDI et co-rapporteuse du rapport, au micro d'Alexandre de Moussac.
"Il y a des serial reconnaisseurs de paternité. Dans nos auditions, on nous en a cité un qui avait reconnu 70 enfants. A partir de 10, 12, 14, ou 70, ça pose problème... L'enfant reconnu devient alors Français. Cela ouvre des droits à prestation, et il y a un trafic qui consiste à procurer au père multiple une partie des prestations touchées. C'est de la fraude".