"En tant que musulmans, on est assis entre deux chaises"
Abir, étudiante en Langues Etrangères à l'université de Cergy Pontoise, sort de son cours d'anglais entourée de son groupe d'amis. Elle porte le voile, et elle est abasourdie par ce formulaire : "ça me fait penser à l'époque où on devait signaler son voisin juif confie-t-elle à Thibaut Gauthier de Sud radio. Je vois ça comme ça, en gros on est les ennemis numéro 1 ! En tant que musulmans, on est assis entre deux chaises : les attentats terroristes nous touchent d'un côté parce qu'on est citoyens français et de l'autre parce qu'on est musulmans et jugés comme responsables de tout cela".
"Ils ont l'impression que le voile est provocateur, en mode 'on est musulman on veut s'imposer'. Alors que pas du tout, le voile c'est à titre personnel, c'est la relation entre Dieu et moi" explique-t-elle.
La jeune femme est étudiante depuis trois ans en Langues Etrangères dans cette université. Son amie Amandine, qui n'est pas voilée, s'inquiète qu'Abir puisse être stigmatisée : "elle n'est pas radicalisée, il n'y a rien qui montre des signes d'une idéologie dangereuse. On est tous des adultes, on a tous des consciences politiques et religieuses et on peut les exercer dans le cadre d'une université".
"Ça met une ambiance raciste"
Sarah, étudiante en première année de droit, voilée, se sent quant à elle blessée par le formulaire et par les débats sur le voile dans le pays : "ça n'a pas lieu d'être, parce qu'on est des Français, on est des personnes humaines avant-tout. Ça met une ambiance 'raciste'."
Le président de l'université a indiqué soutenir depuis toujours le port du voile dans son établissement, qu'il qualifie de modèle d'intégration.
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