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Enquête après une plainte de L214 sur des élevages porcins fournissant E.Leclerc

Une enquête a été ouverte par le parquet de Saint-Malo après une plainte pour maltraitance animale déposée par l'association animaliste L214 contre des élevages porcins en Bretagne fournissant l'enseigne E.Leclerc, qui dit "vérifier ces informations afin de prendre toutes les mesures nécessaires".

Emmanuel Dunand - AFP/Archives

Une enquête a été ouverte par le parquet de Saint-Malo après une plainte pour maltraitance animale déposée par l'association animaliste L214 contre des élevages porcins en Bretagne fournissant l'enseigne E.Leclerc, qui dit "vérifier ces informations afin de prendre toutes les mesures nécessaires".

"Je vous indique avoir, après examen de la plainte, prescrit l'ouverture d'une enquête", a déclaré à l'AFP Fabrice Tremel, procureur de la République de Saint-Malo.

Consultées par l'AFP, sept plaintes ont été déposées mercredi par L214 auprès du parquet de Saint-Brieuc (Côtes d'Armor) et une auprès du parquet de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) contre huit propriétaires d'élevages, tous situés dans les Côtes-d'Armor.

"Le fait que ce soit huit élevages distincts montre qu'il ne s'agit pas d'anomalies isolées mais bien d'une cruauté structurelle, institutionnelle, presque cautionnée par Leclerc", déclare auprès de l'AFP Ambre Bernard, chargée de campagne contre l'élevage intensif pour L214.

Prises et filmées en octobre et novembre 2024, les photos et vidéos diffusées jeudi par l'association montrent des cochons vivant sur leur lisier, des truies enfermées dans des cages étroites, et des cadavres de porcelets en état de décomposition avancée, abandonnés au milieu des animaux.

Dans une déclaration transmise jeudi à l'AFP, Kermené, filiale de l'enseigne E.Leclerc spécialisée dans la transformation de produits carnés, dit "condamner fermement toute pratique contraire au bien-être animal. Les faits rapportés, s'ils sont avérés, sont inacceptables et ne correspondent en aucun cas aux engagements de notre enseigne en matière d’éthique et de respect des normes d'élevage".

Elle indique "vérifier actuellement ces informations afin de prendre toutes les mesures nécessaires. La première d'entre elles étant de mettre fin sans délai et de manière définitive à toute collaboration avec tout éleveur de notre réseau de fournisseurs qui serait concerné".

- "cadre réglementaire strict" -

En mars 2024, L214 avait déposé plainte contre un éleveur possédant deux élevages porcins dans le Morbihan fournissant E.Leclerc, rappelle Ambre Bernard.

"La réponse de Leclerc a été à chaque fois de dire que ce sont des exceptions et nous arrêtons de travailler avec ces élevages", explique-t-elle. "Mais nous ne voulons plus entendre leurs excuses, nous voulons un engagement ferme contre ces pratiques illégales."

Jeudi, Kermené indique que "dès les premières alertes en mars 2024", il a lancé un "audit indépendant" et mis "en place des actions correctives".

Il souligne également que "les éleveurs français évoluent dans un cadre réglementaire strict" et que "le respect de cette réglementation relève aussi de la responsabilité des pouvoirs publics, dont le rôle est d'assurer une supervision efficace et rigoureuse du secteur".

De son côté, l'interprofession Inaporc, qui rassemble éleveurs et transformateurs, a qualifié les photos et vidéos de L214 d'"images mises en scène et sorties de leur contexte, ne reflétant en rien la réalité des élevages de porcs en France, afin de créer le trouble et manipuler l'opinion publique".

Selon L214, dans les huit élevages visés jeudi, les porcelets ont été mutilés sans anesthésie et les porcs "passent leur vie enfermés dans des bâtiments, sans aucun accès à l'extérieur". Encagées, les truies ne peuvent pas se retourner "pendant la moitié de leur existence", accuse l'association.

"Au-delà de la plainte pénale, nous visons une réaction de E.Leclerc car ce sont eux qui font la donne dans l'industrie en brassant des volumes complètement faramineux: ils doivent pousser les éleveurs dans la bonne direction", plaide Mme Bernard.

En septembre 2024, le parquet de Saint-Brieuc avait indiqué ouvrir une enquête préliminaire à la suite d'une plainte de L214 "pour maltraitance animale" visant un élevage porcin des Côtes d'Armor, dont les cochons étaient ensuite abattus dans un abattoir E.Leclerc.

Le 20 février, L214 avait aussi porté plainte contre deux élevages porcins partenaires du distributeur alimentaire Lidl France.

Par par Anaïs LLOBET et Katia DOLMADJIAN à Paris / Rennes (AFP) / © 2025 AFP

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