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Enseignement: mobilisation à Paris contre les fermetures de classes

Les enseignants parisiens ont largement suivi mardi un appel à la grève dans les écoles de la capitale, et plusieurs centaines de personnes ont manifesté pour protester contre les fermetures de classes prévues à la rentrée et la perte de décharge de directeurs d'établissements scolaires.

Thomas SAMSON - AFP

Les enseignants parisiens ont largement suivi mardi un appel à la grève dans les écoles de la capitale, et plusieurs centaines de personnes ont manifesté pour protester contre les fermetures de classes prévues à la rentrée et la perte de décharge de directeurs d'établissements scolaires.

Selon les chiffres du rectorat de Paris, 34,58% des enseignants étaient grévistes.

Les personnels des écoles parisiennes étaient appelés à la grève contre la fermeture annoncée de 198 classes à la rentrée de septembre, à laquelle s'ajoute la fin du régime dérogatoire de décharge pour les directeurs.

Syndicats et parents qui manifestaient mardi demandaient la révision de la nouvelle carte scolaire, qui prévoit 470 suppressions de postes au niveau national dans le premier degré en septembre, dont 110 à Paris.

La FSU-Snuipp, principal syndicat du primaire, avait auparavant donné une estimation de "60% d'enseignants en grève" dans le premier degré, "170 écoles fermées" et "plus d'un millier de personnes" devant le rectorat.

"Il y a une baisse démographique importante à Paris", qui se reflète dans "l'allocation des moyens", a rappelé la ministre de l'Education Elisabeth Borne, interpellée par des enseignants lors d'un déplacement dans une école du 11e arrondissement.

"La mobilisation (...) va grossir", a assuré à l'AFP Martin Raffet, président des parents d'élèves FCPE Paris. "L'école publique est attaquée, avec moins de moyens, de personnel."

Les écoles publiques parisiennes ont perdu 33.689 élèves depuis 2010, a précisé le rectorat de Paris. A la rentrée 2025, les prévisions font état de 3.200 élèves en moins. Il a promis le maintien d'un taux d'encadrement à 20 élèves par classe.

Manifestation le 11 février 2025 à Paris contre les fermetures de classes à la prochaine rentrée dans les écoles maternelles et primaires

Manifestation le 11 février 2025 à Paris contre les fermetures de classes à la prochaine rentrée dans les écoles maternelles et primaires

Thomas SAMSON - AFP

Sur les décharges des directeurs d'école, la ministre a évoqué "une forme d'impasse juridique et financière" en mettant en avant des recommandations de la Cour des comptes qui exhorte l'Etat à ne plus supporter le coût financier de ce dispositif pris en charge jusqu'en 2019 par la mairie de Paris. Celui-ci a été estimé à 116 millions d'euros pour 2023-2024.

"Si on veut faciliter le fonctionnement d'une école, faut reconnaître des métiers différents et donner des moyens", a plaidé Alexandra Rolland, directrice d'une école élémentaire dans le 14e, qui a interpellé la ministre.

Le Conseil de Paris a, lui, voté mardi un vœu demandant au ministère de l’Education de signer une nouvelle convention pour maintenir ce régime de décharge en vigueur depuis 1982 dans la capitale.

"Nous tenons à ce régime parce que les directeurs d'école font un travail administratif très lourd, qu'ils ne pourraient pas faire dans les mêmes conditions s'ils n'étaient pas déchargés", a déclaré la maire de Paris Anne Hidalgo.

"La nouvelle convention que nous proposons est sur le bureau du ministère. La ville de Paris est prête à payer la compensation financière à l’Etat", a ajouté Patrick Bloche, premier adjoint.

"Il faut trouver une solution. J'ai conscience que les directeurs d'écoles ne sont pas satisfaits", a pour sa part déclaré le recteur de Paris, Bernard Beignier, mardi à des journalistes, affirmant qu'"il y a des pistes".

AFP / Paris (AFP) / © 2025 AFP

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