Un adolescent de 17 ans est décédé lundi des suites de ses blessures après avoir été mortellement poignardé devant le lycée Louis-Armand de Yerres (Essonne) dans un contexte de rixe entre quartiers, a indiqué à l'AFP le procureur de la République d'Évry.
Une enquête pour homicide volontaire et violences volontaires en réunion a été ouverte, a précisé Grégoire Dulin, sollicité par l'AFP. Le nombre d'interpellations est passé de quatre à six suspects, a-t-il également précisé.
Le jeune homme, originaire du quartier des Hautes-Mardelles de Brunoy (Essonne), a été poignardé aux alentours de 17H00 alors qu'il se trouvait devant le lycée professionnel Louis-Armand de Yerres, où il n'était pas scolarisé, a indiqué le magistrat, confirmant des informations du journal Le Parisien. Le jeune homme est décédé des suites de ses blessures.
Selon les premiers éléments de l'enquête, ce décès intervient dans un contexte d'affrontement entre bandes rivales.
Contacté par l'AFP, le maire de Yerres Olivier Clodong s'est dit "effondré" par ce drame qui survient alors que les deux communes essoniennes faisaient face à une "montée en puissance des invectives" entre bandes rivales.
Selon lui, plusieurs bagarres opposant des jeunes issues des deux communes auraient eu lieu ces derniers jours.
La dernière d'entre elles, qui opposait "une quinzaine" de jeunes, "aurait débuté dans un bus" avant de s'achever mortellement devant le lycée.
L'élu a souhaité lancer "un cri d'alarme" après ce drame "inhabituel" dans cette commune "très sûre" de l'Essonne, exhortant les jeunes "à ce qu'il n'y ait pas de match retour".
- "Un acte de plus" -
Interrogé sur BFMTV, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a quant à lui pointé du doigt "un ensauvagement des mineurs" et une politique pénale "trop laxiste" les concernant.
"Un mineur peut aussi être un individu dangereux. Il n'y a pas de prévention s'il n'y a pas de sanction", a-t-il insisté.
"C'est un acte de plus, un acte de trop, d'une extrême violence qui traduit la montée de la violence des rixes entre bandes, la montée de la violence dans notre pays, de plus en plus forte, de plus en plus précoce, présente chez de plus en plus de mineurs", a quant à lui martelé sur BFMTV le président du groupe UDR à l'Assemblée nationale, Éric Ciotti.
Une réunion était en cours lundi en début de soirée à la préfecture de l'Essonne entre maires du département et services de police et de gendarmerie sur la question des rixes, a-t-on appris auprès de la préfecture, confirmant une information de BFMTV.
"La semaine dernière ça s'est pas mal agité sur les rixes, notamment sur ce secteur là, à Brunoy... On a voulu monter une réunion pour remobiliser un peu tout le monde", a indiqué à l'AFP la préfète de l'Essonne Frédérique Camilleri.
"Je les ai informés qu'on avait engagé des CRS pour +saturer+ le terrain" après l'annonce de la mort de l'adolescent. "Je vais engager des moyens pour les jours qui viennent", a-t-elle précisé.
Selon le maire de Yerres, il s'agit de la CRS 8, unité spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines.
Le département de l'Essonne, territoire comptant 1,3 million d'habitants dans le sud de l'Île-de-France, est régulièrement le théâtre d'affrontements entre bandes de jeunes adolescents venus de quartiers rivaux.
Un quart des rixes recensées en France ont en effet lieu dans ce département, avaient noté des responsables politiques lors d'une conférence sur le sujet il y a quelques mois.
Par Joseph SOTINEL, Anne ROLANDIN / Évry (AFP) / © 2025 AFP