"On était trois aides-soignants à s'occuper de 80 patients"
Étudiante en troisième année de médecine, Alexandra tombe des nues, l'année dernière, pendant son stage en Ehpad : "On était trois aides-soignants à s'occuper de 80 patients. C'est de la fatigue en permanence. On nous demande d'assurer une journée complète, on n'a pas de pause, de très grosses journées, on est lessivé à la fin et il faut enchaîner le lendemain, en se disant que ça va être pareil."
À tel point que la jeune femme espère ne plus jamais y remettre les pieds de sa carrière. "Mon but actuel, c'est de soigner le patient, d'être là pour lui et d'être à son écoute. Or là, on a l'impression qu'on traite vraiment un objet..."
"Il y a un clivage entre ce qu'on apprend en cours et ce qu'on voit sur le terrain"
De futurs médecins, de futurs aides-soignants, confrontés très tôt aux difficultés du métier. Tess, en première année d'école d'infirmière, est étonnée par les différences entre la théorie et la pratique. Elle se souvient notamment d'une toilette mal faite : "Il y a un clivage entre ce qu'on apprend en cours et ce qu'on voit sur le terrain. Même les profs nous disent : 'On ne peut plus vous mentir puisque vous avez fait votre stage'. En plus, on n'est qu'en première année, on n'a fait qu'un seul stage et on a déjà vu ça...".
Et pour autant, la profession continue d'attirer : 100.000 candidats se seraient inscrits cette année sur Parcoursup pour intégrer une école d'infirmière, pour un peu plus de 30.000 places.
L'Ordre des médecins réclame l'organisation d'une "concertation d'urgence" impliquant tous les acteurs, afin de répondre à la "souffrance face aux conditions de travail actuelles" des professionnels de santé.
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