Reportage de Clément Bargain pour Sud Radio
"Je sens une pente descendante progressive..."
La motivation n’est plus là : difficile de travailler dans ces conditions pour Margaux, en master de cinéma. "Je me sens désengagée de la fac confie-t-elle à Clément Bargain. C'est hyper difficile d'avoir les cours en visio ; je sens une pente descendante progressive... On est tout le temps chez nous et on fait du 8h-18h et comme le couvre-feu est à 18h, on ne peut même pas aller prendre l'air dehors".
Les étudiants sont seuls, isolés, déprimés, comme Hubert-Félix, en master de relations internationales : "je viens d'arriver à Paris en master 2, je n'ai quasiment jamais vu les autres étudiants de mon master, je suis un peu seul déplore-t-il. On a besoin de ce lien social, de voir du monde, et là on reste dans notre chambre et on passe notre temps sur l'ordinateur, ça pèse un peu sur le moral".
"On est clairement abandonnés !"
Résultat : de plus en plus d’étudiants sont en situation de décrochage, comme Soleman, en licence d’histoire de l’art. "On est clairement abandonnés ! estime-t-il. Je ne capitalise pas du tout sur ma formation : ce que j'ai fait au premier semestre, j'ai tout oublié !"
"C'étaient des examens à distance, on n'a pas travaillé, il y a des cours que je n'ai même pas suivis parce qu'il n'y a plus aucune motivation" reconnaît-il.
"On ne voit pas pourquoi la fac serait un endroit où ça se transmet plus"
Ce que demandent les étudiants en priorité, c’est le retour des cours en présentiel, même quelques heures par semaine. "Au moins un peu de présentiel pour tout le monde, ça ferait déjà du bien ! assure une étudiante. On ne voit pas pourquoi la fac serait un endroit où ça se transmet plus dans des endroits comme le lycée qui restent ouverts".
Les étudiants prévoient de manifester partout en France.
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