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Europe : le nombre d'oiseaux en chute de 25 % en près de 40 ans

Par Jean Baptiste Giraud

Les oiseaux disparaissent de façon massive, confirme une étude qui vient d’être publiée. Comment les protéger ?

oiseaux
Les espèces d'oiseaux sont en cours de disparition massive.

Pigeon ramier, perdrix grise, alouette, chardonneret élégant… nombreuses sont les espèces en voie de disparition en Europe et en France, selon une étude réalisée par de chercheurs du CNRS et de l’université de Montpellier.

800 millions d’oiseaux disparus en trente ans

"Ce sont surtout des baisses de population que l’on enregistre, estime Allain Bougrain-Dubourd, président de la LPO, Ligue de Protection des Oiseaux. Par exemple, dans le sud de la France, la pie grièche à poitrine rouge ne nidifie plus. Elle le fait en Espagne, plus en France, depuis deux ans. On peut dire que l’espèce a disparu du territoire français."

Quelles sont les causes ? L’agriculture intensive ? "C’est le remembrement, le DTT, par bonheur interdit dans les années 1970. Aujourd’hui, cela génère un déclin dramatique pas seulement des oiseaux mais de toute la chaîne du vivant. Par exemple, la population d’insectes volants a chuté de 80% en trente ans. Au Royaume-Uni, les deux tiers ont disparu en vingt ans. Par conséquent, il y a un déclin évident des oiseaux qui s’en nourrissent. 800 millions d’oiseaux ont disparu en trente ans."

 

L’oiseau, indicateur de l’état de la diversité

"L’oiseau est un indicateur de l’état de la diversité, résume Allain Bougrain-Dubourd, président de la LPO. Quand il est en nombre, tout le cortège du vivant s’épanouit. Ce que l’on constate est très important. Le déclin est plus marqué dans les zones agricoles. On frise les 60% de baisse des populations d’oiseaux. En milieu urbain, on constate 28% de pertes. Il faut rajouter à l’agriculture intensive, aux véritables déserts verts sans mare ni haie, l’artificialisation, le réchauffement climatique, les espèces invasives… Il faut revenir à une agriculture durable, moins violente, pour le sol et les oiseaux."

Quid des chats ? "On peut les intégrer dans les causes du déclin. La LPO recommande vivement de stériliser les chats. Ce qui pose problème, ce sont plutôt les chats domestiques retournés à l’état sauvage. Maintenant, la prise de conscience va-t-elle générer l’action ? Nous allons lancer une grand opération pour la sauvegarde des haies : on en perd encore 20000 km par an. Chacun à son niveau peut agir. Une famille sur deux a un jardin, ce n’est pas inutile d’en faire un refuge."

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