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Euthanasie : « Il y a une démission de l’éthique en France"

Un rapport du Comité National d’Ethique est favorable à l’euthanasie. Une éthique au service du politique, juge le philosophe Damien Le Guay.

Dans un rapport, le Comité National d’Éthique a donné pour la première fois son accord à une aide à mourir sous certaines conditions. Une consultation citoyenne pourrait être organisée.

Euthanasie : un rapport annoncé en décembre 2021

Les Français vont-ils avoir accès l’euthanasie ? "Ce qui a été annoncé hier est un rapport très macroniste, estime Damien Le Guay, auteur de « Quand l’euthanasie sera là » publié en 2022 aux Éditions Salvator. En même temps, on se soucie de soins palliatifs. Et en même temps, on essaie de voir comment l’aide active à mourir pourrait s’installer."

"Ma première réaction est simple : le 13 septembre dernier, nous avons assisté à la fin de l’autonomie de l’instance de l’éthique en France. Le CCNE s’est aligné sur un agenda politique, sur ce que le Président voulait. Ce rapport était annoncé en décembre 2021. On a attendu, et là comme par hasard, le Président annonce le résultat du rapport."

"Une forme d'éthique au service du politique"

"On voit bien qu’il y a une démission de l’éthique en France, estime le philosophe Damien Le Guay. Il y avait une exception éthique à la française qui a été supprimée. Depuis le début du CCNE, il a toujours dit et argumenté, rapport après rapport, qu’il était contre l’euthanasie. M. Delfraissy a  dit qu’il ne savait pas vraiment ce qu’était le bien et le mal. Le politique est obligé depuis François Hollande d’en passer par le CCNE. Il a tout fait pour nommer Alain Claeys au CCNE. Je suis atterré par cet avis qui va ouvrir la porte à l’aide active à mourir. C'est contraire à toute la tradition du CCNE et aux avis des professionnels des soins palliatifs. Tous les dangers en sont indiqués dans le rapport en question."

"Nous sommes dans une forme d’éthique ancillaire, au service du politique, et je le regrette vraiment." Quel est le problème de donner le choix aux Français, l’accès au suicide assisté ? "Il y a deux problèmes fondamentaux. D'abord, il y a un effet d’appel d’air : quand vous proposez quelque chose, cela devient une proposition médicale qui pousse certains à le faire. Deuxième question : les équipes de soins palliatifs sont contre. Elles disent "si l’aide active à mourir venait, nous démissionnerions, nous ferions jouer la clause de conscience". Alors, avec qui le feront-ils ? Toutes les modalités de l’accompagnement sont bonnes, toutes les solutions pour réduire la souffrance sont nécessaires.  200.000 personnes par an en France n’ont pas accès aux soins palliatifs si elles le veulent."

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