Fabien Roussel : "Didier Lallement devrait démissionner car c'est un préfet de police qui n'a pas de cœur"
Certains comportements se sont relâchés le week-end des 4 et 5 avril, rappelle Patrick Roger. "Les images du week-end sont quand même inquiétantes, estime Fabien Roussel. Dans le 16ème arrondissement, les parcs étaient bondés, les gens étaient nombreux à sortir, regrette-t-il. Quand on apprend que le virus pourrait se transmettre par voie aérienne, ça reste dangereux. Il faut respecter strictement le confinement. Pour lui, il ne faut pas parler de déconfinement aujourd'hui, ni également inciter les salariés à aller travailler quand leur activité n'est pas indispensable au pays, affirme le député, qui déclare s'inquiéter du fait que de plus en plus d'entreprises reprennent leur activité.
Fabien Roussel revient sur la déclaration du préfet de police de Paris Didier Lallement de vendredi 3 avril. "Didier Lallement est connu pour sa gestion calamiteuse des manifestations des Gilets Jaunes, affirme le Secrétaire national du PCF, il fermait les manifestants dans des lieux et leur envoyait des bombes lacrymogènes. Il a osé dire que ceux qui étaient atteints du coronavirus étaient ceux qui ne respectaient pas le confinement. Il est revenu sur sa déclaration, reconnaît-il, mais elle était scandaleuse. Il devrait démissionner car c'est un préfet de police qui n'a pas de cœur. Et pourquoi ne fait-il pas respecter le confinement dans les quartiers chics de Paris ?", s'interroge-t-il.
"Je ne cherche pas à dire s'il y a eu des mensonges ou des erreurs du gouvernement, je demande la transparence"
On envisage aujourd'hui de rendre obligatoires les masques lors du déconfinement. "Le gouvernement aurait dû jouer la transparence dès le départ sur la pénurie de masques", estime Fabien Roussel. Selon lui, "il faut être transparent dans une telle crise, pour que l'on accepte les mesures. Mais surtout, le port du masque ne suffirait pas à freiner l'épidémie, il faut rester confiner. Je ne cherche pas à dire s'il y a eu des mensonges ou des erreurs du gouvernement, nous sommes tous face à une crise terrible, inédite, qui fait des milliers de victimes, je demande la transparence".
"Quand il y a une pénurie, il faut le dire, insiste-t-il, il faut que l'on se serre les coudes et qu'on trouve des solutions. Il va y avoir des pénuries de médicaments également, redoute-t-il, on sait que c'est tendu pour les produits anesthésiants".
"Les entreprises du bâtiment sont protégées contre des salariés qui auraient attrapé le virus en allant au travail, c'est scandaleux !"
Le gouvernement insiste sur la reprise de certains chantiers, notamment dans le BTP. Les mesures sanitaires sont-elles suffisantes ? "C'est un point de désaccord fort que nous avons avec le gouvernement, explique Fabien Roussel. Dès le début, il a incité les activités économiques à se poursuivre le plus possible : dans le BTP, il y a un guide de bonnes pratiques leur permettant de poursuivre leur activité mais dans la réalité, si les salariés vont travailler sur un chantier et qu'ils attrapent le coronavirus, ils ne pourront pas se retourner contre leur entreprise ou contre le gouvernement. Les entreprises du bâtiment sont protégées contre des salariés qui auraient attrapé le virus en allant au travail, dénonce-t-il, c'est scandaleux !".
"Il faut mettre à l'arrêt les secteurs qui ne sont pas essentiels au pays. En attendant que le virus passe, c'est une question de sécurité sanitaire, c'est la vie qui est en jeu. On ne peut pas prendre le risque de mettre des centaines de milliers de salariés sur la route pour aller au travail, pour en revenir, c'est comme ça que le virus peut se propager. Il ne faut pas prendre ce risque pour les travailleurs".
La CGT a appelé à la grève dans la fonction publique pour le mois d'avril. "Ce n'est pas un appel à la grève et à manifester de la part de la CGT, se défend Fabien Roussel, c'est un appel à faire respecter des conditions de travail qui permettent à chacun de pouvoir aller travailler avec des conditions de sécurité sanitaire. Ce sont des formes de mobilisation nouvelles en manifestant avec des banderoles sur son balcon ou en faisant circuler des pétitions sur les réseaux sociaux".
"Ce n'est pas une prime qui doit être promise aux soignants, c'est une augmentation de salaire !"
La France qui travaille aujourd'hui est-elle celle des Gilets Jaunes ? "La France qui travaille aujourd'hui, c'est souvent celle qui a été pointée du doigt et mise à l'index, notamment la fonction publique hospitalière, soutient Fabien Roussel, à qui on a fait des cures d'austérité terribles, mais aussi les agents de la fonction publique territoriale, ceux qui poursuivent les services publics dans les municipalités, et les agents des forces de l'ordre, qui assurent la sécurité de tous. Ce sont eux qui doivent être soutenus. Ce n'est pas une prime qui doit être promise aux soignants, c'est une augmentation de salaire !, demande le député.
Certains réclament des nationalisations. "Je regrette que l'État n'ait pas mobilisé les forces productives françaises pour faire face à la crise, pour produire ce qui nous manque, affirme Fabien Roussel. Le gouvernement aurait dû mobiliser, de gré ou de force, des entreprises pour produire des masques".
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