Invité du Grand Matin Été Sud Radio au micro de Philippe Verdier, Jimmy Losfeld, président de la FAGE, a dénoncé le projet du gouvernement de baisser les APL à hauteur de cinq euros par mois.
"On a une précarité étudiante qui augmente, ce qui est inacceptable. Il y a des étudiants qui sont obligés de travailler, de renoncer à leurs soins. Dans ce contexte, dans ses 100 premiers jours, le gouvernement, alors qu'il n'a manifesté aucune ambition envers la jeunesse ou les étudiants, décide de baisser de 5€ les APL par mois, soit 60€ par an. Pour un public précaire comme le nôtre, ce n'est pas acceptable et ça montre bien la ligne politique de ce gouvernement. Ce qu'on demande, c'est non seulement de revenir sur cette mesure, mais surtout que le gouvernement donne son ambition pour la jeunesse et les étudiants. Qu'est-ce qu'ils veulent ? Continuer à nous précariser ou nous aider et nous mettre en capacité de continuer et réussir nos études ?", interroge Jimmy Losefeld.
Grand couac du début d'été, les inscriptions dans l'enseignement supérieur, via le système Admission Post-Bac (APB), avait laissé plusieurs dizaines de milliers d'étudiants sur le carreau. À quelques semaines de la rentrée étudiante, le gouvernement annonce qu'une très grande majorité des cas ont été réglés et que seuls 3000 à 5000 étudiants ne seraient désormais concernés : "Ce chiffre est, je pense, assez optimiste. S'il est vrai, tant mieux. Néanmoins, il me semble que ça fait peu. Comparativement à 2016, j'ai le sentiment que les étudiants qui ont reçu une proposition dans la phase complémentaire, mais qui n'ont pas encore accepté cette proposition, ne sont pas comptabilisés."
Pour Jimmy Losfeld, il faut "des réformes ambitieuses" : "On est au milieu du débat sur la sélection à l'entrée dans l'enseignement supérieur. Par rapport aux capacités d'accueil limitées, on a deux solutions. Soit on met en place un système d'enseignement supérieur fermé, avec sélection, et on ne permet qu'à une partie de la population des jeunes d'accéder aux études supérieures. Soit on se donne les moyens d'avoir une réforme ambitieuse, qui permet à tous les jeunes d'accéder à l'enseignement supérieur, à la formation, à la qualification, au savoir critique et, in fine, à l'emploi. Nous, on se situe plutôt sur cette deuxième logique, car le tirage au sort est une aberration. Il convient d'y mettre un terme et de trouver une réforme qui concrétisera une réelle démocratisation de l'enseignement supérieur et de la recherche."
Écoutez l'interview de Jimmy Losfeld au micro de Philippe Verdier, dans le Grand Matin Été Sud Radio