Lors d'un discours prononcé lundi au Forum sur la gouvernance de l'Internet à Paris, le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé la création d'un groupe de travail commun entre Facebook et les autorités françaises, consacré à la problématique des messages haineux.
Des réseaux adeptes du "free speech"
Pendant six mois, des responsables français des télécommunications pourront accéder au personnel et aux outils de Facebook chargés de faire la traque aux discours racistes, antisémites, sexistes ou homophobes. Une première, en terme de collaboration avec la société de Mark Zuckerberg. Les réseaux sociaux et les grands noms du Web vont-ils enfin lutter contre les discours de haine ? En fait, "ce n'est pas la première fois, souligne maître Olivier Iteanu. Nicolas Sarkozy, déjà, à son époque, avait fait signer une convention à l’Élysée. Mais la vérité est que tant que la loi ne les y contraint pas, ils ne le feront pas car cela à un coût. Tout cela, c’est de la com".
Pour Olivier Iteanu, "Facebook vient, comme toutes les grandes plateformes, d’un pays dominé par le 'free speech', c'est-à-dire la liberté d’expression. On peut tout dire et on n'est jamais poursuivi. Ils viennent d’un autre système de loi". Que peut-on faire, concrètement ? "Si quelqu’un a tenu des propos haineux sur Facebook ou Twitter, on peut l’attaquer en justice, à condition de l’identifier. Mais pour cela, il faut que ces réseaux collaborent avec les autorités judiciaires et, jusqu’à présent, ça n'a pas été le cas. On doit passer par ces plateformes pour identifier ces auteurs de contenu qui, souvent, se cachent derrière des pseudos. Cela suppose une collaboration que l'on n'a pas aujourd'hui."
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