"Il y a des gens qui ne sont pas croyants et qui vont voir les crèches parce que c'est la joie des fêtes"
Dans le hall de la mairie de Salon-de-Provence, trois crèches provençales sont installées. "C'est bien qu'on puisse respecter la tradition", déclare un habitant au micro de Lionel Maillet de Sud Radio.
Pour certains, c’est avant tout pour perpétuer les traditions et montrer ça aux enfants, que beaucoup viennent en famille : "Il y a des gens qui ne sont pas croyants et qui vont voir les crèches parce que c'est la joie des fêtes. Si on tombe dans l'extrémisme infernal, on ne peut plus rien faire dans ce pays, à cause de X ou Y religion...".
"Je trouve tout à fait normal qu'on mette des crèches dans les mairies ! C'est la tradition pour moi", confie cette passante.
"Les crèches sont avant tout des villages provençaux"
Pour Gustave Ispa, le président de l’observatoire de la laïcité de Provence, qui brandit la loi de 1905 sur la séparation entre l’Église et l’État, les crèches, oui, mais pas dans les municipalités. "Supposez que, demain, les musulmans revendiquent le droit de mettre leurs symboles, que les juifs revendiquent le droit de mettre leurs symboles, où est-ce que nous allons ? La République, c'est fini !"
David Ytier, adjoint au maire en charge de la tradition provençale à Salon-de-Provence, ne comprend pas cette polémique. Pour lui, il n'y a aucune entrave à la laïcité : "Je n'ai jamais vu personne sortir de la mairie après avoir vu la crèche et partir à l'église pour se convertir. Les crèches, qui sont avant tout des villages provençaux dans lesquels il y a, certes, une partie consacrée à la Nativité, parce que c'est aussi la tradition de Noël en Provence, ne sont absolument pas des entraves à la laïcité".
C'est au tribunal administratif de trancher : réponse dans la journée.