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Faut-il obliger les médecins à s’installer dans les déserts médicaux ?

Par La Rédaction

Faut-il obliger les médecins à s’installer dans les déserts médicaux ? C’est le débat du jour avec Véronique Jacquier dans "Info vérité" sur Sud Radio le 4 juin. Avec pour invités :
- Docteur Patrick Laine ;
- Docteur Stéphane Landais, secrétaire Général de la Confédération des Syndicats Médicaux de France (CSMF)
- Jean-François Longeot, sénateur centriste du Doubs ;
- Jean-François Lemesle, maire de Cliponville, président de l’antenne Seine-Maritime de l’Association Maire Ruraux de France.

“Info Vérité" est diffusée tous les jours à 7h10 et 9h15 dans la matinale animée par Cécile de Ménibus et Patrick Roger.

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Les déserts médicaux sont au cœur de la loi Santé qui commence à être examinée au Sénat. Bonne ou mauvaise idée, de forcer les médecins à s’y installer ?

Les jeunes médecins recherchent une vraie vie de famille

Pas moins de cinq millions de Français n’ont pas de généralistes à coté de chez eux. C’est un véritable problème de santé publique. La solution miracle serait d’imposer aux médecins de venir dans le Cantal ou la Lozère plutôt que sur la Côte d’Azur. "Les Français sont majoritairement pour cette imposition, souligne Véronique Jacquier. Ils l’ont dit lors du Grand débat. Mais c’est impossible de forcer un jeune médecin. Dix ans d’étude. La profession se féminise. Vous ne pouvez imposer à quelqu’un de vivre dans un environnement qu’il n’a pas choisi".

Car là est le problème : les jeunes médecins généralistes veulent des horaires de travail raisonnables et un lieu de vie attrayant pour une vie de famille, avec école à proximité. Par ailleurs, le médecin exerce en libéral, il n’est pas fonctionnaire. Vous ne pouvez donc pas lui imposer quoi que ce soit ! "Surtout quand vous payez la consultation 23 euros, alors que vous trouvez normal de régler la somme de 150 euros à votre plombier, s’étonne Véronique Jacquier. Cette imposition aurait un effet pervers : elle découragerait les étudiants à devenir médecin généraliste. Ils sont déjà de moins en moins nombreux. Beaucoup choisissent une spécialité comme radiologue, plus rémunérateur. La France perd 3.500 médecins généralistes chaque année. Agnès Buzyn, ministre de la Santé, dit elle-même que la coercition n’est pas la solution".

Le concours Lépine des idées

Alors qu’est ce qui pourrait marcher pour faire venir les généralistes à la campagne ? "Halte aux idées reçues. Les déserts médicaux ne sont pas forcement à la campagne, rappelle Véronique Jacquier. Certains quartiers de Paris sont concernés. Certaines communes d’Île-de-France défavorisées aussi". Depuis hier, au Sénat, on assiste à un concours Lépine des propositions de la part des élus : incitation fiscale forte à l’installation dans certains territoires, empêcher un médecin de s’installer dans un endroit où il y a déjà trop de généralistes, le fait de rendre les stages obligatoires dans les déserts médicaux en espérant que le futur médecin voudra bien s’y enraciner… "Ce sont des idées qui ne sont pas nouvelles et qui ne changent pas la donne", rappelle-t-elle encore. En revanche, une initiative marche bien : salarier le médecin directement via les collectivités locales. Il devient fonctionnaire territorial. La mairie lui fournit un cabinet et s’échine à l’entourer d’un deuxième médecin pour des horaires moins lourds. Elle le décharge même des taches administratives. "C’est une façon équilibrée de lutter contre les déserts médicaux. Mais cela ne marche pas partout, car ce type de cabinet n’est pas toujours rentable".

Le Docteur Patrick Laine avait lancé l’an passé une pétition pour que les médecins fassent un an de service civique dans les zones sous dotées : "Cette pétition portant sur l’obligation d’une année de service a été un flop.  Elle n’est pas forcément tombée au bon moment, et intéresse plutôt les personnes âgées que les jeunes. Mais les sondages montrent que 84% des personnes interrogées étaient favorables à une obligation pour les médecins de s’implanter dans certains territoires lors de leur première année d’exercice. Cette disposition a été considérée comme une réponse simpliste. Mme Buzyn a tranché, soutenue par le syndicat des médecins, les jeunes médecins et les jeunes internes. Pour eux, si cela devait passer, les blouses blanches seraient dans la rue".

Retrouvez "Info Vérité" du lundi au vendredi avec Véronique Jacquier à 7h10 et 9h15 sur Sud Radio, dans la matinale de Cécile de Ménibus et Patrick Roger.

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