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Féminicide ? "C'est un terme militant qui n’éclaire pas le réel mais le travestit"

Un 3e féminicide a été commis depuis le début de l'année 2022. Élisabeth Lévy explique pourquoi le terme féminicide est employé à tort, selon elle.

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Manifestant tenant une pancarte "Stop féminicides" lors de la Journée internationale pour la fin des violences faites aux femmes à Paris le 23 novembre 2019. (Dominique Faget / AFP)

Nous sommes le 6 janvier et déjà trois féminicides ont été commis en France, tandis que des policiers sont sanctionnés pour leurs manquements dans la protection de Chahinez, victime d'un féminicide car brûlée vive en 2021.

"Oui, on recense 3 cas de femmes tuées ou assassinées par leurs conjoints. Ce sont évidemment des tragédies atroces. Mais je ne parlerai pas de féminicide, terme qui ne figure pas dans le code pénal". 

"Pourquoi ? Car il n’y a pas un modèle de meurtre conjugal mais des histoires singulières. Ce sont des crimes d’honneur (5000 par an selon l’OMS). Ce n'est pas pareil que le terrible accident dans une relation violente comme pour Bertrand Cantat ou le passage à l’acte du type violent et quitté". 

"Pourquoi je ne parle pas de féminicide ? Car l’homme ne tue pas parce que c’est une femme mais parce que c’est sa femme. Chahinez a été a tuée parce qu’elle voulait vivre à la française. Son ex ne tolérait pas qu’elle lui échappe et qu’elle échappe à son origine. Pour les féministes, observer que certaines cultures tolèrent plus mal que les autres la liberté des femmes serait raciste. Elles préfèrent l’aveuglement. Par ailleurs, dans l’enquête, il y a peut-être des manquements. Mais si les policiers doivent rendre des comptes quid des juges ?"

Même si le terme féminicide est imprécis, pourquoi vous gêne-t-il ? 

"C'est un terme militant qui n’éclaire pas le réel mais le travestit. Le féminicide serait l’aboutissement naturel de la domination masculine et de la culture du viol. C'est-à-dire qu'en tout homme (surtout blanc-hétéro-plus de 50 ans), il y a un prédateur qui sommeille et en toute femme une potentielle victime de meurtre ou d’agression".

"C'est souvent un crime passionnel. Les féministes détestent cette expression. C'est un refus qui relève d’une vision simplette et post-littéraire de l’amour/passion. L’amour c’est bien, c’est gentil c’est Hollywood, tuer c’est mal. Il suffit de lire un roman pour savoir que l’amour est violent, possessif, destructeur, inégalitaire. La guerre de Troie naît de la jalousie. Un homme qui tue une femme qu’il ne supporte pas de perdre agit sous l’emprise d’une passion mauvaise. Ça ne le rend pas moins criminel. Si tu ne m’aimes pas, je t’aime et si je t’aime prends garde à toi. C’est vieux comme la culture et réécrire Carmen n’y changera rien".

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