Pour dire stop aux féminicides : une grande mobilisation est organisée ce jeudi soir à 18 heures 30 devant le Panthéon à Paris. Alors que selon le Collectif national pour le droit des femmes, 66 femmes sont mortes sous les coups de leurs conjoints depuis le début de l'année en France.
"Du jour au lendemain, on s'est retrouvés dans l'horreur"
Il y a deux ans, Djeneba, agricultrice dans le Lot, perd la vie, tuée par son ancien conjoint, condamné depuis à 25 ans de prison. Elle laisse alors derrière elle trois enfants âgés de 2,4 et 5 ans. Magalie, une amie proche de la famille, a accepté de témoigner pour Sud Radio.
Après le drame, il faut d'abord trouver une famille d'accueil aux enfants avec comme priorité de ne pas les séparer. Depuis, Magalie, la marraine de la petite dernière, les a un week-end par mois et une partie des vacances scolaires : "Du jour au lendemain, on s'est retrouvés dans l'horreur. Moi j'ai trois enfants, mon plus petit avait 10 ans à l'époque. Aujourd'hui, il se retrouve à partager sa maman et on essaie d'éduquer des enfants qui sont quand même brisés. Il y a d'énormes blessures, déchirures. On ne peut pas entendre quand on est si petit qu'on n'a plus de maman et qu'en plus c'est papa qui l'a tuée."
"Une femme qui appelle à l'aide et qui porte plainte se retrouve à la rue si elle n'a pas une copine pour venir l'aider"
Le 3 mars 2017, Jean-Paul Gouzou tue Djeneba de trois coups de fusil. Le couple s'était séparé un an plus tôt. A l'époque, la femme de 36 ans décide pour la première fois de porter plainte. Elle trouvera ensuite la force de quitter son conjoint et de déménager. Même si Magalie s'efforce de contacter les pouvoirs publics, elle dénonce des manquements dans cette affaire : "J'ai essayé d'avoir le procureur, les substituts du procureur, la mairesse, la préfète, les députés... J'ai contacté tous ces gens-là. Les gendarmes ne sont jamais allés l'aider à récupérer ses affaires ! C'est moi qui, pour finir, lui ai trouvé une maison. C'est moi qui l'ai aidée à remplir son frigo. Cela veut dire que du jour au lendemain, une femme qui appelle à l'aide et qui porte plainte, est à la rue si elle n'a pas une copine qui vient l'aider."
Aujourd'hui, Magalie demande donc des aides sociales et financières pour une meilleure protection des femmes victimes de violences conjugales.