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Pourquoi un dispositif d'aide pour les femmes battues va être interdit

Le ministère de la Justice veut interdire le dispositif "MonShérif" permettant de protéger les femmes battues.

C’est un petit boîtier à glisser dans une poche ou dans son sac à main. Il a été testé dans trois parquets, l’Yonne, l’Oise et la Seine-et-Marne. Pourtant, le ministère de la Justice veut interdire le dispositif "MonShérif" destiné aux femmes battues.

Femmes battues : un dispositif de protection préventif

En effet, une note envoyée par le ministère de la Justice a décidé d’interdire ce dispositif. Pour quelle raison ? Il ferait concurrence à un autre système mis en place par le ministère. Mais est-il efficace ? "Je ne sais pas si la motivation principale du ministère de la Justice est d’éviter la concurrence avec un autre dispositif de protection", tempère Marie-Céline Lawrysz, procureur de Compiègne.

"Le procureur de la République a deux casquettes, la prévention et la répression, explique-t-elle. Sur la prévention, c’est assez peu connu. Nous essayons de nous emparer de ces prérogatives. Comme nous n’avons pas forcément beaucoup de moyens, nous faisons avec les moyens du bord. J’ai constaté que ce petit outil MonShérif pouvait combler certains manques."

 

 

Interdiction de subventionner un dispositif privé

"Je n’avais pas dans l’escarcelle de dispositifs de l’association France Victimes avec laquelle je travaille, un dispositif équivalent. Nous avons le téléphone grave danger, le bracelet anti-rapprochement. Ce sont des objets très utiles mais qui n’interviennent que dans une étape ultime du processus judiciaire : j’ai déjà une plainte, une enquête est ouverte, une interdiction de contact entre l’auteur et la victime. En revanche, en amont, avant toute plainte, tout signalement, ou quand une enquête est en cours, j’ai besoin d’un outil pour sécuriser la victime et alerter les proches."

"Je me suis tournée vers la société MonShérif. Nous avons expérimenté 50 boutons pour six mois. 35 ont été attribués, précise Marie-Céline Lawrysz, procureur de Compiègne. Cela fonctionne, et je ne comprends pas pourquoi le ministère de la Justice a demandé que l’on arrête". Mais que dit le ministère de la Justice ? C'est "Parce que l’on ne peut pas subventionner un tel bouton avec des fonds publics. J’ai du soutien au niveau local, du maire, de la préfecture. C’est dommage de ne pas pouvoir étendre ce type d’expérimentation au niveau national."  Mais à 49,90 euros pièce, est-ce vraiment si cher payer pour protéger la vie d’une femme ?

Retrouvez "C’est à la Une" chaque jour à 7h10 dans le Grand Matin Sud Radio avec Patrick Roger et Cécile de Ménibus.

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