Reportage à Marseille de Lionel Maillet pour Sud Radio
"Ils me frappent tout le temps..."
Elle vit cachée et ne veut pas donner son vrai prénom. Mélissa ne doit son salut qu’à une voisine qui, un soir, a fini par appeler la police. Mariée de force à un homme de 16 ans son aîné, cette jeune marocaine dit avoir vécu un véritable enfer : "j'étais comme une bonniche, confie-t-elle à Lionel Maillet. C'est moi qui sers toute sa famille : mon beau-père, ma belle-mère. Si je refuse de faire certaines choses, ils me frappent ! Ils me frappent tout le temps, insite-t-elle. Quand les voisins ont appelé la police, ils m'ont trouvée pleine de sang, avec des habits déchirés..."
Cinq mois de calvaire et nulle part où aller. Il faut absolument améliorer la prise en charge des victimes de violences conjugales, explique Martine Ragon, de l’association Femmes Solidaires. "Elle a fait quatre hébergements d'urgence en quinze jours, déplore-t-elle. C'est une catastrophe et surtout avec le Covid ! Derrière, il y a une quantité de femmes qui attendent..."
"Si on fait une main courante, elle tombe au fond de la poubelle"
Des femmes qui hésitent toujours à franchir la porte d’un commissariat, certains policiers refusant de prendre les plaintes selon la présidente de Femmes Solidaires, Annick Karsenty. "Si on fait une main courante, elle tombe au fond de la poubelle, dénonce-t-elle. La démarche ne continue pas, tout un système qui fait que très souvent elles ne veulent pas, elles rentrent chez elles, elles se disent qu'on ne peut rien faire".
La mairie de Marseille inaugure le 8 mars une unité d’hébergement d’urgence, avec une soixantaine de places pour ces femmes et leurs enfants.
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