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Fichiers du terroriste de la préfecture: comment mieux repérer les fonctionnaires radicalisés?

C’est une découverte très importante dans l’enquête sur l’attaque de la préfecture de police de Paris. Des clés USB retrouvées au domicile du tueur, révèle Le Parisien Aujourd'hui en France. Le tueur y a avait stocké des vidéos de Daesh mais aussi des données confidentielles sur plusieurs dizaines de ses collègues.

Le terroriste a été abattu dans la cour de la préfecture de police, après avoir tué quatre de ses collègues. (AFP)

La présence de ces fichiers aux cotés des vidéos de propagande du groupe Etat islamique prouve, s'il le fallait que le terroriste n'a pas agi sur un coup de tête.

 

"Extrêmement inquiétant"

Pour Eric Denécé, directeur du Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R), cette découverte confirme l'hypothèse d'une radicalisation profonde et d'une volonté de dissimulation en vue d'obtenir des informations.

"Sommes nous confrontés à quelqu'un qui profite de sa situation depuis plusieurs mois pour capter des données sur ses collègues de la DGSI, et éventuellement les transmettre à des groupes terroristes? C'est effectivement extrêmement inquiétant, et malheureusement pas si surprenant que ça, car à partir du moment où quelqu'un qui travaille dans le renseignement décide de dissimuler, il est excessivement difficile de le déceler pour ses collègues". -  Eric Denécé, joint par Mathilde Jullien

 

La radicalisation dans la police reste un phénomène marginal, avec une trentaine de personnes suivies. Mais la manière de les repérer est moins performante que dans d'autres secteurs, car pour les policiers, le criblage est essentiellement fait à leur entrée dans la profession.

 

"Faire remonter un renseignement, ce n'est pas de la délation"

Seul un signalement permet de repérer une potentielle radicalisation. Dans l'affaire de l'attaque de la préfecture, c'est précisément ce qui a manqué. Pas toujours facile de renseigner sur un collègue... Et pourtant il en va de la sécurité de tous d'après le député LREM de la Gironde Eric Pouillat, le co-auteur d'un rapport sur la radicalisation dans les services publics.

"C'est une responsabilité qu'il faut prendre, qui concerne la protection de l'institution et de la société. Quand on fait remonter un renseignement, ce n'est pas dans une logique de délation ou de dénonciation mais mais une logique de protection.  Ce sont des services spécialisés, des professionnels qui traitent le renseignement" - Eric Pouillat joint par Mathilde Jullien

 

 

Contrôler et observer les fonctionnaires?

Comment mieux identifier les agents radicalisés du service public ? En juin dernier, Eric Pouillat répondait justement à cette question avec un autre député, dans le cadre de cette mission parlementaire. Selon eux, il faudrait renforcer les moyens d'actions du SNEAS, le "service national des enquêtes administratives de sécurité".

"Je suis favorable à l'élargissement du champ de compétence du SNEAS. Cela demande à un budget supplémentaire. Cela veut dure qu'on va élargir à une population de peut-êre 3, 4, 4 millions de Français. Faut avoir un débat public à ce niveau là, sur notre capacité à être contrôlé en tant qu'agent public ou agent de service public. Cela veut dire qu'il faut peut-être aller jusqu'à faire rentrer dans le statut des fonctionnaires l'acceptation d'être contrôlé et observé sur son comportement" - Eric Pouillat

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