Reportage à Paris de Clément Bargain pour Sud Radio
"Il n'y pas de clients, pas de touristes, il n'y a personne"
La fin des aides pour les commerces dits non-essentiels est une décision compréhensible pour Lola, créatrice de vêtements et gérante d’une boutique : "c'est pas sans fin, estime-t-elle, et il va bien falloir un jour les rembourser. Le gouvernement ne peut pas tout faire, il a déjà beaucoup aidé. Maintenant il faut se retrousser les manches et donner envie aux gens de venir nous voir".
Mais certains commerçants s’inquiètent. Depuis la réouverture de son magasin le 19 mai, Hanielle attend désespérément les clients : "il n'y pas de clients, pas de touristes, il n'y a personne, désespère-t-elle. On ferme le magasin, on dépose le bilan, s'il n'y a pas d'aides, c'est très dur..."
Même son de cloche chez Flavio, gérant d’un magasin de chaussures. La reprise n’est pas au rendez-vous et sans aides de l’État, ça va devenir compliqué : "ils pensaient rouvrir avec les 30 glorieuses, c'est n'importe quoi ! Il n'y a pas de chiffre qui rentre, donc ce n'est pas possible de tenir, explique-t-il. Ça va être du licenciement...", redoute-t-il.
"Les yeux pour pleurer, une grosse perte et peut-être cessation d'activité pour beaucoup"
Les restaurateurs, comme la culture et le sport, continuent à percevoir des aides, mais elles baissent progressivement : 30% de la perte de leur chiffre d'affaires en juin et juillet, puis 20% en août. De quoi inquiéter Isabelle, gérante d’un café restaurant dans le centre de Paris. "Ça ne va même pas payer mon loyer !, explique-t-elle. Ça m'inquiète énormément, parce que ce sont encore les moments, juin, juillet et août, où il faut nous aider très fortement !"
Pour elle, "ils auraient dû laisser du 100% jusque fin août, puisque le télétravail serait terminé. Nous n'avons pas nos clients du midi, ils sont tous en télétravail ; juillet et août, pas de touristes, il n'y aura pas de Parisiens. On n'aura rien... Les yeux pour pleurer, une grosse perte et peut-être cessation d'activité pour beaucoup".
Dans quelques mois, de nombreux professionnels vont devoir commencer à rembourser leurs prêts garantis par l'État contractés pendant la crise.
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