Reportage Sud Radio de Lionel Maillet
Finis les stages et les cours: la formation d’infirmière de Marie, en deuxième année à Aix-en-Provence, s’est arrêtée net au moins jusqu’au 13 décembre
"Un mois, c'est énorme. Surtout que le semestre 3 c'est l'un des plus conséquents, d'autant plus qu'on a perdu déjà deux mois l'an dernier. J'aurais préféré être réquisitionnée et avoir un suivi pédagogique."
Invités à se porter volontaires pour prêter main forte dans les établissements qui manquent de bras, ces étudiants comme Lisa sont embauchés en CDD, avec le statut d’aide-soignant.
"Cela dépend des services qui sont dans le besoin.... Mais c'est vrai que seules des maisons de retraite se manifestent... Alors est-ce que les hôpitaux sont vraiment dans le besoin, ou est-ce le besoin des maisons de retraite, qui existait depuis longtemps?"
À 1200 euros par mois pour travailler dans ces conditions, il n’y aura pas beaucoup de candidats prévient Audrey Padelli du syndicat Sud Santé Sociaux:
"Il faut déjà les rémunérer correctement: trop de risques. Ils peuvent se retrouver dans des services covid, dans des services de réa... Les personnes contaminées n'ont pas été reconnus en maladie professionnelle... Fallait leur laisser faire leurs études !"
Avec l’arrêt de leur formation ces jeunes perdent le statut d’étudiant mais gardent leurs bourses et leurs indemnités de stage.
"Ils sont totalement sacrifiés. Leur formation est annihilée dans l'œuf. En plein milieu de leur formation, après deux ans d'études, on leur dit de tout arrêter et d'aller en service. C'est surtout en EHPAD qu'on manque de bras, donc on appelle les jeunes !" - un scandale pour Yann Cardi du syndicat Sud Santé Sociaux