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Franck Ferrand : "Les rois de France s'imaginaient les lieutenants de Dieu sur terre"

Franck Ferrand, historien et auteur du livre "Nos rois de France" (Éditions Perrin), était l'invité de "La culture dans tous ses états".

Franck Ferrand
Franck Ferrand, invité de Céline Alonzo et André Bercoff dans "La culture dans tous ses états” sur Sud Radio.

Comme l'explique Franck Ferrand, la monarchie est incompatible avec notre pensée d'aujourd'hui. Les rois de France ont néanmoins des choses à nous enseigner.

 

Franck Ferrand : "François Mitterrand avait voulu en 1987 qu’on célèbre le Millénaire Capétien"

Pourquoi la monarchie est-elle mal vue aujourd’hui ? "Ces rois ont régné selon des principes qui ne sont plus de notre époque. Nous étions en France dans un principe de succession qui ne mettait en avant que la primogéniture mâle. Ce sont tous des hommes donc. Et des hommes qui se considéraient comme des patriarches dans un pouvoir qui était vertical, qui tenaient leur pouvoir et leur grandeur de Dieu lui-même, ils étaient les lieutenants de Dieu sur terre. Vous imaginez, ça fait quand même beaucoup de défauts, pour ainsi dire, à notre pensée actuelle.

 


Et pourtant, François Mitterrand avait une prédilection pas tellement cachée pour la monarchie, le général de Gaulle plus encore que lui d’ailleurs, on l’a oublié aujourd’hui. François Mitterrand avait voulu en 1987 qu’on célèbre de façon extrêmement brillante le Millénaire Capétien. On a été jusqu’à frapper monnaie, jusqu’à éditer un timbre. Aujourd’hui on l’aurait fait différemment, de façons moins univoque et beaucoup plus critique", a raconté Franck Ferrand.

"Les rois peuvent nous donner la leçon d’altruisme, de l’abnégation"

Qu’est-ce que les rois de France ont à nous enseigner aujourd’hui ? "Ils ont à nous enseigner la leçon de la continuité. Ces gens-là avaient le temps pour eux, c’est tout à fait incroyable. Quand ils prenaient une décision, un édit, ils le prenaient en pensant à leurs petits-enfants, à leurs arrière-petits-enfants. Cette continuité permettait d’avoir une suite dans la politique.

 


Et puis les rois peuvent nous donner la leçon d’altruisme, ou de l’abnégation. C’est-à-dire qu’ils ne travaillent pas pour eux, ils travaillent pour leur peuple. C’est vrai que François Ier a eu cette expression malheureuse du 'bon plaisir'. Mais même François Ier essayait de travailler pour ce qu’on appellerait aujourd’hui le bien commun", a répondu Franck Ferrand.

"Le concept de monarchie absolue ne vient qu’après coup"

De quand date la notion de monarchie absolue ? "Le concept en tant que tel ne vient qu’après coup, très tard. Au moment où Louise de Savoie et François Ier font basculer la monarchie dans l’absolutisme, il n’est pas encore question d’absolutisme. On va parler de la monarchie absolue sous le règne de Louis XIII. On va en parler parce que la nouvelle branche des Bourbons est en train de donner à ce régime une sorte de plénitude, elle lui donne sa pleine dimension. Et donc sous Louis XIII avec Richelieu, sous Louis XIV avec Colbert, sous Louis XV avec un certain nombre de grands ministres, dont Choiseul, cette monarchie absolue a connu son apogée."

Retrouvez “La culture dans tous ses états” avec Céline Alonzo chaque vendredi 13h sur Sud Radio.

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