Quand des chaînes de télévision se retrouvent plongées dans le noir ! Si les téléspectateurs ne se sont aperçus de rien derrière leur écran en raison de l'utilisation de groupes électrogènes, nos confrères de TF1, Canal + et France Galop ont en effet été confrontés ce jeudi à une vaste coupure de courant, volontairement provoquée par des membres de la CGT Énergie afin de protester contre les ordonnances de la Loi travail. Un mode de contestation surprenant que justifie Franck Traversari (Secrétaire général adjoint de la CGT Énergie).
"On démontre ce que peut devenir le service public si nos salariés ne sont pas mobilisés 24h/24"
Invité ce jeudi du Grand Journal de Véronique Jacquier, le syndicaliste s'est en effet expliqué sur les motivations du mouvement, rappelant que cette opération n'était que le résultat de l'absence de dialogue social en interne. "Nous assurons, depuis des années, des missions de service public. Cela va faire plus d'un an que nous sommes en conflit et on ne passe nulle part dans les médias. Au bout d'un moment, il y a eu une accumulation de mécontentement de la part de nos agents qui ont repris en main leur outil de travail de façon à se faire entendre", a-t-il d'abord indiqué. "Il y a une vérité sociale qui s'affiche à nous, on est en train de la subir à travers les ordonnances Macron aujourd'hui et à travers les différentes directives européennes qui vont s'appliquer sur le secteur énergétique et qui sont en train d'exploser complètement les entreprises et les garanties sociales des salariés", a-t-il poursuivi. "Quand on fait grève, personne n'écoute et on n'avance pas", a-t-il surenchéri, précisant que "depuis plus de trois ans", les revendications des grévistes étaient toujours les mêmes et concernaient les "augmentations salariales de l'ensemble des salariés" du secteur et pas uniquement ceux d'EDF.
Et l'intéressé de conclure en rappelant le rôle primordial des salariés qu'il défend, insistant sur le manque de moyens : "On démontre, par nos actions, ce que peut devenir le service public si nous n'avons pas nos salariés mobilisés 24 heures sur 24 pour répondre aux besoins. À titre comparatif, si l'on avait à ce jour une tempête comme en 1999 - où il a fallu rappeler des agents en inactivité pour pouvoir répondre aux besoins de la population - on n'y arriverait pas aujourd'hui et on aurait des remises en service beaucoup plus longues".
Écoutez l'intégralité de l'interview de Franck Traversari, invité du Grand Journal de 18h, au micro de Véronique Jacquier