Au jour où le bonheur est à l'ombre des crises sociales que traversent le pays, le député de la France insoumise François Ruffin s'essaie à retrouver le chemin qui nous mènera vers des lendemains plus souriants. Il est où le bonheur, (Les Liens qui libèrent) est une réflexion sur cette quête ultime de chacun d'entre nous.
"Un désir d'autre chose"
"Je pense qu'on est dans un moment intéressant", repère François Ruffin. "Ce qu'on nous ressasse depuis 30 ans : mondialisation, croissance, concurrence, les gens sentent que c'est fini", note-t-il, sentant, en France "un désir d'autre chose habitant le pays depuis des années". Le député de la Somme souligne que les statistiques recueillies dans les pays développés "démontrent que la croissance ne fait plus le bonheur depuis les années 1970".
François Ruffin l'anticipe, "le bonheur naîtra d'autre chose que le progrès technologique". Fini les smartphones connectés aux réfrigérateurs, place au tissage de liens. "Le mouvement des Gilets jaunes est un témoignage de ça, d'un désir d'autre chose", analyse l'élu de la France insoumise. Après les revendications sur le prix du gazole, le mépris du Président de la République, l'injustice sociale, François Ruffin voit surtout "une crise métaphysique". "Qu'est-ce qu'on fait ensemble dans la société ? Quel sens donner ?", s'interrogent-ils. "Le sens que les gens sont venus chercher sur les rond-points, c'est le lien", répond le député. "Je suis persuadé que pour l'avenir, le progrès naîtra de la qualité des liens, des relations entretenues", prophétise-t-il.
"Le lien avant les biens"
Pour trouver le bonheur, François Ruffin mise sur la répartition. "Je suis persuadé qu'il faut répartir mieux, y compris sur les gaz à effets de serre", affirme-t-il. Il déplore le fait que "nous ne vivons pas tous sur la même planète", s'appuyant sur ces chiffres : "Les 10% les plus riches dans notre pays, produisent huit fois plus d'effets de serre que les 10% les plus pauvres". Même la pollution cultive les inégalités.
Au niveau mondial, "il est évident que dans les premiers temps du développement, le PIB correspond une amélioration de la vie des personnes", concède François Ruffin, notamment grâce au développement de la médecine, de la scolarité.... "C'est mesuré. Jusqu'à 20-25.000 dollars par habitant, il y a un progrès car ce sont des besoins essentiels qui sont comblés par le PIB", estime-t-il. Mais au contraire, "à partir de 25.000 dollars par habitant, il y a une déconnexion entre la croissance et le bonheur parce que ça devient des besoins artificiels", avance le député de la Somme. En bref, François Ruffin estime que "le lien doit passer avant les biens".
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