Pour François-Xavier Bellamy, la crise du Covid-19 permet déjà de tirer quelques leçons sur la façon de faire de la politique aujourd'hui. Selon le philosophe, il est derrière nous le temps des lendemains qui chantent, place aujourd'hui au règne des conservateurs.
Une erreur de vision de l'avenir ?
"Nous avons vécu avec l'idée qu'il n'y avait plus de menaces, de risques", constate François-Xavier Bellamy qui remarque que "nos dirigeants ont construit leur action comme si l'histoire était le lieu d'une sorte de progrès perpétuel, comme si nous allons vers un avenir radieux, comme si nécessairement ce qui était demain était préférable à ce qui était arrivé hier". Pourtant, le fil de l'histoire prouve le contraire. Le philosophe insiste : "l'histoire est faite de choc, de menaces et évidemment de tragique".
L'occasion pour le député européen de redéfinir ce que devrait être l'action politique. "Ce n'est pas de changer les choses, de construire un nouveau monde mais de faire en sorte que ce à quoi nous tenons dans ce monde soit préservé, ce que nous voulons conserver soit transmis", estime-t-il. Si les conservateurs ont longtemps été moqués, "ceux qui rappelaient la nécessité de la prudence à l’égard du réel", François-Xavier Bellamy juge leur rôle "tellement nécessaire". "On s'est préoccupé de tout transformer, on ne s'est pas rendu compte que ce qui comptait le plus était de protéger", se désole-t-il.
"L'individualisme n'a plus de sens"
Et pour l'eurodéputé, "aujourd'hui est un bon jour pour s'en rendre compte car c'est l'anniversaire de l'incendie de Notre-Dame de Paris", rappelle-t-il. "On peut dire qu'en un an, on aura vu que notre culture et notre nature était fragile", remarque François-Xavier Bellamy. "Cette illusion de toute puissance dans laquelle on a vécu, il faut y mettre un terme. Nous devons reconstruire l'action politique pour que l'État soit là pour protéger ce qui doit l'être, c'est la chose la plus importante", appelle-t-il.
Le professeur de philosophie voit "des solidarités qui se reconstituent, se vivent d'une manière plus forte". "On a le sentiment d'être de nouveau lié les uns aux autres pour le pire", rapporte-t-il. "La contagion nous fait sentir que chacune de nos actions engage toute la société, que nous pouvons être le vecteur de la contamination ou que nous pouvons contribuer à l'arrêter", estime François-Xavier Bellamy pour qui "l'individualisme n'a pas de sens dans un moment comme celui-ci". "Il y a entre nous un destin commun et nous pouvons compter les uns sur les autres pour faire vivre le meilleur", invite-t-il.
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