Arras, Bourg-en-Bresse, Libourne, Béthune… Les maires de plusieurs villes moyennes sont inquiets, et comptent bien le faire savoir auprès de la ministre des Transports, Elisabeth Borne. En effet, celle-ci réfléchirait actuellement à l’opportunité de stopper la desserte par le TGV de certaines villes de France, pour des raisons budgétaires. Une décision qui, si elle se prenait effectivement, rencontrerait notamment l’opposition de Frédéric Leturque, maire (UDI) d’Arras dans le Pas-de-Calais.
"Nous avons décidé de rencontrer la ministre et de solliciter une audience, car on sait qu’elle a confié toute une série de missions – et notamment une en particulier – à M. Spinetta. Cette mission vise à regarder si les dessertes TGV, les gares TGV et l’organisation des transports est toujours cohérente par rapport aux capacités budgétaires de la SNCF. On peut le comprendre. Ce qu’on comprendrait moins, c’est si l’aménagement du territoire et l’organisation de l’accès aux transports pour tous les Français étaient rendus impossibles dans les villes moyennes. On sent bien qu’il peut y avoir une tendance à considérer que les villes moyennes n’avaient peut-être pas obligatoirement besoin de dessertes TGV comme cela avait été imaginé dans les années 1980-1990", déclare-t-il au micro du Grand Matin Sud Radio.
"Qu’on ne demande pas à la SNCF de payer la note"
Si cette décision est encore loin d’être effective, Frédéric Leturque préfère prendre les devants. "Il y a un risque, et devant ce risque nous défendons d’autres arguments qui montrent qu’on ne peut pas laisser de côté 30 millions de citoyens français qui vivent aujourd’hui dans des villes moyennes et dans des territoires un peu plus éloignés des métropoles. (…) Nous voulons mettre en garde la ministre sur un point de vigilance qui consiste à dire que si l’on veut continuer à faire vivre la France et à défendre une certaine justice pour tous les habitants, les dessertes TGV ne peuvent pas simplement être barrées dans les villes moyennes que nous représentons", ajoute-t-il.
Selon lui, les soucis budgétaires de l’État ne doivent pas retomber sur les villes moyennes et les Français qui y habitent. "Qu’on ne demande pas à la SNCF de payer la note de demandes que l’État n’exprime pas clairement aujourd’hui. Celui qui est en charge de l’aménagement du territoire, c’est l’État et le gouvernement", conclut-il.
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