Quelle idéologie inspire l'action du président de la République ? Lui à qui on attribue difficilement une colonne vertébrale idéologique, Frédéric Rouvillois y voit pourtant des références claires à une influence du XIXe siècle, celle du philosophe et économiste Saint-Simon.
L'idéologie mère du mondialisme ?
Dans son essai, Frédéric Rouvillois tente d'établir un parallèle entre Emmanuel Macron et cette pensée du XIXe siècle qui oscille entre le socialisme et le libéralisme. "Une très grande influence intellectuelle et pratique", émanant de l'idée de Saint-Simon," que l'on retrouve chez Emmanuel Macron", révèle l'écrivain. "C'est l'idée que le progrès de la science, de l'industrie et du commerce amènera l'émancipation universelle de tous les hommes et le paradis sur terre", explique-t-il.
"Une utopie qui a une dimension de projet", souligne le professeur de droit, qui souhaite "s'ancrer dans la réalité et la modifier". L'objectif de cette idéologie est à termes "de réussir à réconcilier hommes, femmes, le monde, la nature et créer une unité générale", dévoile Frédéric Rouvillois. Une sorte de mondialisation qui aboutira grâce au "développement de la technologie, du commerce, de l'industrie et du savoir".
"Du passé faisons table rase"
Une idée que l'on retrouve chez Emmanuel Macron, selon l'auteur. "On a une corrélation, c'est pour ça que j'ai dressé le portrait d'Emmanuel Macron à travers Saint-Simon", explique Frédéric Rouvillois qui a voulu "partir à la recherche du Macron profond". "C'est quelque chose qui ne se voit pas, on ne voit que le vernis qui laisse entendre qu'il n'a pas de substrat idéologique, mais je pense l'inverse", confie-t-il, voyant en cette vieille tradition Saint-Simonienne "une colonne vertébrale" du chef de l'Etat.
À travers son titre, l'écrivain pointe du doigt la double liquidation de la France, avec cette influence Saint-Simonienne. "C'est à la fois liquider, supprimer, détruire ce qui vient du passé, ce qui lui semble une lourdeur", décrit-il. "Une désaffiliation générale qui vise à couper les liens pour que chacun se débrouille dans un univers devenu liquide", ajoute Frédéric Rouvillois qui aborde là, son deuxième jeu de mot. "Supprimer ces enracinements, ces identités, pour les transformer en liquide pour qu'il n'y ait plus que des individus qui se déplacent comme ils le veulent, fassent ce qu'ils veulent dans un monde où il n'y aura plus d'identité, plus de frontière", observe le professeur de droit qui alerte sur une prochaine "immense étendue homogène".
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