Un mineur de 15 ans a été tué et un autre de 17 ans a été blessé mardi soir à Grenoble, touchés par balles lors d'une fusillade, près d'un point de deal disputé entre trafiquants de drogue, nouvel épisode de violence armée dans la ville iséroise.
Les deux adolescents ont été visés vers 22H00 par "deux individus se déplaçant à trottinette", dans le quartier Hoche, sur un "lieu identifié comme point de vente de stupéfiants", a indiqué le procureur adjoint de Grenoble, François Touret de Coucy, dans un communiqué.
Le jeune de 15 ans a été tué par une balle en pleine tête, "entrée par le front", et celui de 17 ans a été blessé à une jambe par un tir et hospitalisé au CHU de Grenoble.
Une demi-douzaine de coups de feu auraient été tirés avec une arme de poing et plusieurs douilles ont été retrouvées sur place.
Selon le procureur de Grenoble Eric Vaillant, cet "assassinat" fait suite à celui dimanche d'un homme de 47 ans, tué par balle devant chez lui à Saint-Égrève, au nord de Grenoble.
"Une partie de la famille de cet homme de 47 ans (...) est connue pour participer activement au point de deal de Hoche", où le jeune de 15 ans a été tué mardi soir, a déclaré M. Vaillant lors d'un point presse à Grenoble.
- "Gang" -
"Nous imaginons qu'un gang est en train de chercher activement à prendre le pouvoir sur le point de deal de Hoche", a-t-il ajouté.
Le mineur de 15 ans devait être jugé le 26 novembre pour détention de stupéfiants. Il avait été placé sous contrôle judiciaire avec "interdiction de paraître dans le quartier Hoche", selon le procureur adjoint.
Il se trouvait placé dans un centre éducatif près de Grenoble et avait été "déclaré en fugue" depuis mardi à 17H45, précise le parquet.
Le jeune de 17 ans blessé à la jambe avait, lui, été mis en examen en juillet pour extorsion avec arme et tentative de vol.
Une enquête pour assassinat et tentative d'assassinat a été confiée à la division de la criminalité organisée et spécialisée de la police.
Cette nouvelle fusillade intervient alors que la métropole de Grenoble connaît depuis le début de l'année un regain de tension, les autorités judiciaires n'hésitant plus à parler de "guerre des gangs".
Depuis début 2024, une cinquantaine de tirs par arme à feu liés au trafic de drogue ont été recensés, qui ont fait six morts, selon M. Vaillant, pour qui la lutte contre "le narcotrafic est une priorité".
Récemment mi-octobre, un fourgon blindé de transport de fonds a été attaqué en plein centre-ville par des hommes armés de kalachnikov, qui n'ont pas fait de blessés. Les convoyeurs avaient fait feu pour répliquer, obligeant les braqueurs à prendre la fuite les mains vides. Ces derniers sont toujours en cavale.
Début septembre, un employé municipal de 49 ans avait été tué par balle en tentant d'empêcher de fuir un homme, connu pour violence et trafic de stupéfiants, qui avait causé un accident de la circulation et est toujours recherché.
Sa mort avait suscité une immense émotion et une marche blanche en son hommage avait réuni un millier de personnes.
AFP / Grenoble (AFP) / © 2024 AFP