Le tarif net moyen de garde d'enfants s'élève à 8,99 euros de l'heure à la rentrée 2017, une hausse de 2,63 % par rapport à l'année dernière, due à une augmentation en régions, selon une étude de la plateforme Yoopies publiée jeudi.
C'est la cinquième année consécutive que cette plateforme numérique, qui met en relation familles et gardes d'enfants, publie cette étude basée sur les tarifs pratiqués par les baby-sitters inscrits dans sa base de données (au nombre de 647 000 selon son président-fondateur, Benjamin Suchar). Les tarifs ont augmenté chaque année (+1,27 % à la rentrée 2016).
L'étude se concentrait jusqu'à présent sur l'Hexagone mais elle inclut cette année la Corse. C'est dans cette île que les parents déboursent le plus, versant un salaire net moyen estimé à 9,24 euros de l'heure, devant l'Ile-de-France (9,09 euros, en baisse de 1,5%).
"Les prix ont augmenté en régions alors qu'ils diminuaient un peu en Ile-de-France", a observé M. Suchar, interrogé par l'AFP. Ce mouvement est lié selon lui à la "transparence du marché: les personnes ont davantage conscience des tarifs, et du coup un rattrapage a été effectué" en province.
Les Pays-de-la-Loire conservent les tarifs les plus bas, bien qu'ils enregistrent la plus forte hausse (+8 % à 8,87 euros).
Les écarts de tarifs entre régions se sont resserrés à 4 %, comparé à 12 % l'année dernière.
Au classement des villes, Douvaine (Haute-Savoie) est la plus chère avec un tarif horaire net de 14,24 euros, suivie de Val d'Isère (13,17 euros) et Saint-Tropez (12,57 euros).
En 2016, la hausse des tarifs nets avait été compensée par des allègements de charges pour les activités de services à la personne à domicile. Mais cette année le tarif moyen, charges incluses, a également augmenté: +3,2 % à 14,67 euros.
Les familles peuvent bénéficier d'aides de la CAF pour faire garder leurs jeunes enfants, auxquelles s'ajoutent des aides locales.
"Il faut changer complètement de paradigme" pour enrayer la hausse des tarifs, augmenter le recours à l'emploi à domicile et éviter le travail au noir, juge M. Suchar, pour qui le secteur doit être "adapté à la révolution numérique".
Il estime ainsi que "les plateformes pourraient collecter de manière automatisée les charges de leurs intervenants et les verser à l'administration".
M. Suchar regrette par ailleurs que les frais facturés par la plateforme aux familles pour les mettre en relation avec des gardes d'enfants (1 euro de l'heure) ne soient pas éligibles au crédit d'impôt de 50 % dont elles bénéficient sur les salaires qu'elles versent.
Plusieurs dirigeants patronaux ont plaidé récemment dans une tribune pour une réforme dans le secteur des services à la personne qui permettrait, selon eux, de créer des "dizaines de milliers" d'emplois en quelques mois sans peser sur les finances publiques, proposant un mécanisme qui permettrait d'avancer le crédit d'impôt aux ménages. C'est aussi une demande récurrente de la Fepem (particuliers-employeurs).