Le livre de Gaspard Koenig est un retour dans le passé avec Montaigne
Notre liberté a été vivement remise en cause durant la Crise du Covid-19. Plongée au cœur d’une notion essentielle à chacun avec Gaspard Koenig. Le philosophe et essayiste est l’invité d’André Bercoff, sur Sud Radio, dans "Bercoff dans tous ses états", pour son dernier livre "Notre vagabonde liberté : à cheval sur les traces de Montaigne" (éd. de l’Observatoire).
Le philosophe Gaspard Koenig a beaucoup voyagé. Et notamment dans les pays de la high-tech et de la smart city. Pour son dernier livre, "Notre vagabonde liberté : à cheval sur les traces de Montaigne", c’est un véritable retour dans le passé qu’il signe. Néanmoins, ce livre reste d’une contemporanéité confondante.
Gaspard Koenig : "La destination est un prétexte"
"Quand j’étais dans ces pays qui présentent une dystopie tout à fait sympathique, je me suis posé la question suivante : est-ce bien raisonnable d’imaginer le futur en éradiquant le présent ? Et du coup le passé. Un ingénieur me répondit que de toute manière, on ne trouve plus de chevaux dans les villes aujourd’hui. Chiche ! On a le droit légalement de traverser une ville à cheval, sauf Paris. Et l’on retrouve beaucoup de l’histoire des villes qui se sont construites autour des chevaux", explique Gaspard Koenig qui a beaucoup voyagé à cheval, pour écrire son dernier livre.
Pour celui que l’on pourrait considérer comme un Don Quichotte du présent, ne se battant non pas contre des moulins à vent, mais contre les erreurs de la société actuelle, "il y a aujourd’hui un vrai désir de simplicité, de ralentissement. C’est la modernité qui invente la lenteur. J’ai choisi Montaigne car c’est un philosophe de l’aléas. Il écrit en faisant des digressions, il fait ses voyages en faisant des détours. Son but, c’est de voyager. Et la destination est un prétexte. Cela apprend à éliminer l’idée d’objectif dans la vie".
"L'extraordinaire générosité des gens"
Entre les deux vagues du Covid, alors que le monde tentait de reprendre ses esprits et de s’accoutumer aux différentes privations de liberté dues aux mesures sanitaires, Gaspard Koenig voyageait tranquillement à cheval. Sans horaire à respecter, sans compte à rendre. Une expérience inédite en plein cœur de la crise sanitaire, dont il tire plusieurs enseignements, sur la France, sur l’Europe. "Je m’étais coupé de toute source d’information. Je n’avais que ce que disaient les gens. Ce qui remet les choses en perspective. Ce qui m’a impressionné, c’est l’extraordinaire générosité des gens qui vous accueillent, des gens qui viennent à votre secours. On est complètement dépendant des autres. On remplit la dimension sociale du vagabond, qui sert au lien social," lance le philosophe.
L’autre point qui a marqué Gaspard Koenig durant son périple, c’est l’importance de la culture. "Dans notre pays, les gens sont encore très attachés à une culture, à un territoire. J’ai découvert une forme de stabilité, de profondeur. Il y a des gens qui réinvestissent ces territoires, qui viennent d’ailleurs. C’est quelque chose qui revient. Des politiques publiques peuvent aider ce réaménagement du territoire. Il y a un terreau formidable et un rapport à l’autre qui est très confiant", explique Gaspard Koenig sur Sud Radio.