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Geneviève Colas : "L’esclavage moderne est une réalité très importante en France"

Par Benjamin Jeanjean

Invitée du Grand Matin Sud Radio, Geneviève Colas, coordinatrice du collectif Ensemble contre la traite des êtres humains, est revenue sur la journée du 10 mai, commémorative de l’abolition de l’esclavage.

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Ce jeudi 10 mai est la journée officielle de commémoration de l’abolition de l’esclavage. L’occasion notamment pour François Hollande, président en exercice, et Emmanuel Macron, président élu, de s’afficher une nouvelle fois tous les deux lors d’une cérémonie officielle. L’occasion aussi de mettre un coup de projecteur sur l’esclavage moderne, un phénomène peu connu en France mais bel et bien présent selon Geneviève Colas, coordinatrice du collectif Ensemble contre la traite des êtres humains. Interrogée à ce sujet ce mercredi lors du Grand Matin Sud Radio, celle-ci a confirmé l’existence d’un  fléau qui peut prendre plusieurs formes.

L’escalavage moderne, un "business" de 2,5 milliards d’euros par an ?

"Qu’il s’agisse d’esclavage domestique, d’exploitation sexuelle, de travail forcé, de mendicité forcée, d’obligation à voler parfois, la traite prend des formes très différentes mais elle est bien réelle aujourd’hui dans notre pays", a-t-elle expliqué avant d’évoquer le poids économique de toutes ces activités d’esclavage moderne. "2,5 milliards d’euros environ, c’est quelque chose d’absolument énorme et c’est la raison pour laquelle, sans doute, c’est très difficile de l’éradiquer", a-t-elle déploré.

Si l’emploi domestique est souvent avancé pour caractériser l’esclavage domestique, les mariages forcés sont également une forme d’esclavage particulièrement développée aujourd’hui. "C’est quelque chose qui est beaucoup moins connu, mais qui se développe beaucoup aujourd’hui en lien avec les conflits et les déplacements de population. C’est un phénomène très inquiétant qui touche aussi les mineurs, pas seulement les adultes. (…) À l’échelle mondiale, cela existe sous des formes très différentes, avec par exemple des mariages de quelques heures officiellement reconnus mais qui sont en réalité des viols institutionnalisés", indique Geneviève Colas.

"Cela se passe parfois à quelques secondes, quelques minutes de chez soi"

Comment lutter alors contre ce phénomène ? Pour Geneviève Colas, qui reconnaît un travail de sensibilisation "beaucoup plus important qu’il y a quelques années, on ne peut pas le nier", les Français doivent apprendre à regarder… autour d’eux. "Toutes ces personnes qui gardent des enfants et vont les chercher à l’école tous les jours mais qui ne parlent toujours pas français au bout d’un an ou deux… On peut se poser la question de la raison pour laquelle elles restent dans cette situation, et en général c’est quelque chose qui est cultivé. Cela se passe parfois à quelques secondes, quelques minutes de chez soi... Il faut regarder aussi les petits enfants qui mendient dans le métro ou se retrouvent obligés de voler. Il peut y avoir derrière eux des réseaux familiaux et mafieux", a-t-elle recommandé.

Retrouvez ici l'intégralité de l’interview de Geneviève Colas lors du Grand Matin Sud Radio

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