Le sens des mots peut varier selon des intérêts politiques. C'est ce que démontre Geoffroy de Vries après les propos d'Agnès Buzyn en 2019 qui disait "qu'un père pouvait être une femme ou une grand-mère". À l'époque, "ce n'était qu'une ministre, aujourd'hui c'est le président de la République", souligne l'avocat qui note une déclaration d'Emmanuel Macron en janvier 2020 : "votre problème, c'est que vous pensez qu'un père est forcément un mâle".
"Il coupe l'herbe sous le pied en dénaturant le langage"
Des propos tenus en public lors du trentenaire de la Convention internationale des droits de l'enfant, "pendant que dans le même temps, on discutait au Parlement de la loi bioéthique, de la PMA, privant des enfants de père", souligne l'auteur qui précise que le président de la République "est loin d'être un fou, un imbécile". Une sortie qui "tombait bien" alors que les opposants à la loi bioéthique craignent de voir des enfants privés de père. "Il coupe l'herbe sous le pied en dénaturant le langage", analyse Geoffroy de Vries.
Une "triche" des mots qui se constate également avec le terme "République", selon lui. Faisant référence aux attentats islamistes, "le terroriste musulman ne crie pas 'à bas la République' mais 'Allah Akbar'", rappelle l'avocat. Or, l'ensemble de la classe politique répond que "la République est en danger". "Ce n'est pas la République qui est en danger, ce sont les hommes et les femmes qui sont blessés, assassinés, c'est notre culture, notre identité", rectifie l'auteur qui y voit "un hold-up des mots".
"Une mauvaise compréhension"
Un mot aujourd'hui "galvaudé" qui est utilisé par les politiques "sans même savoir ce à quoi il correspond". Geoffroy de Vries rappelle que "la République n'est pas la démocratie, ce n'est qu'un système qui a remplacé à un moment donné la Monarchie". Pour lui, ce régime n'est pas "à idolâtrer aux dépends d'autres mots comme Nation, culture, patrie".
L'avocat repère également des mots "bannis", depuis plusieurs années. Comme "Nation", qui pourtant était "valorisé au départ, lors de la Révolution française". Une notion qui permet de former un peuple "par une agrégation de différents peuples", et qui permettent aujourd'hui aux Basques, Bretons ou Savoyards "de se sentir Français". Mais Geoffroy de Vries déplore que ce mot soit une nouvelle fois "galvaudé, oublié, banni", soit "par des raisons historiques ou de pure politique politicienne". "Le mot nation est trop assimilé au nationalisme", admet-il, de quoi entraîner "une mauvaise compréhension".
Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.
Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi. Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !