Les propos choc de Gérald Darmanin dans Corse-Matin ce mercredi matin. Le ministre de l’intérieur se dit "prêt à aller jusqu’à l’autonomie de l’île". Des propos qui ont été tenus au moment d’arriver sur place en Corse après deux semaines d’émeute.
En somme, c'est une visite sous haute tension pour le ministre de l’Intérieur aujourd’hui et demain. La question de l’autonomie de la Corse sera au coeur des discussions. C'est une promesse de Gérald Darmanin. Mais attention "il ne peut pas y avoir de dialogue sincère en démocratie sous la pression des bombes agricoles" a prévenu le ministre.
"Le retour au calme en Corse est une condition sine qua non" rappelle Darmanin
La Corse reste à fleur de peau après la tentative d’assasinat d’Ivan Colonna. En tout, selon le procureur, 77 forces de l’ordre ont été blessés après des heurts sur l’ile de beauté la semaine dernière. Mais "le retour au calme est une condition sine qua non" au dialogue a donc rappelé Gérald Darmanin.
Un dialogue qui se fera avec les élus corses ce mercredi avant la visite d’un commissariat incendié, ce jeudi. Cette "situation extrêmement tendue" n’est "la conséquence que de la mauvaise gestion du dossier par l’exécutif". Marie-Antoinette Maupertuis, la présidente nationaliste de l'assemblée de Corse, elle, justifie ces violences par l’inaction du gouvernement sur cette question de l’autonomie.
"C'est une démarche qui arrive tard mais dont on espère qu'elle sera à la hauteur de ce qu'il se passe"
Une visite qui devrait tout de même permettre "de trouver une véritable solution politique" espère pour sa part Gilles Simeoni. Sur Sud Radio, Jean-Félix Acquaviva, député de Haute-Corse espère que cette rencontre ne soit pas un énième "rendez-vous manqué"
"On attend de cette visite des mots, une sémantique, une méthode et des propositions fortes à la hauteur de la crise historique que vit la Corse, explique-t-il à notre micro. C'est une démarche qui arrive tard mais dont on espère qu'elle sera - encore une fois - à la hauteur de ce qu'il se passe. Parce que si on est dans la gestion à la petite semaine pour un gain de temps en vu de la présidentielle, le remède va être pire que le mal. Et l'embrasement sera plutôt devant nous que derrière nous. Moi je ne veux pas de la politique de la terre brulée. Je ne veux pas de la politique du pire parce que comme j'ai pu le dire, il n'y a rien de pire qu'un énième rendez-vous manqué".