Un reportage de Clément Bargain.
Le 5 décembre, plusieurs syndicats dont la CGT, Force ouvrière, la FSU et Solidaires organiseront une journée de grève interprofessionnelle pour protester contre la réforme des retraites. Ils rejoindront ainsi plusieurs organisations syndicales de la SNCF et de la RATP, à l'initative du mouvement. Les gilets jaunes comptent aussi se faire entendre. Réunis en assemblée dimanche à Montpellier, ils ont voté une proposition pour manifester le 5 décembre, avec l’espoir d’une convergence des luttes.
Une convergence des luttes qui divise
Si ce mouvement interprofessionnel manifeste d'abord contre la réforme des retraites, l’objectif de cette journée est pour certains la mise en place d'un front commun contre la politique du gouvernement. Pouvoir d'achat et durée du travail sont ainsi dans le collimateur. Mais cette alliance des revendications ne plait pas à Roger Dillenseger de l’UNSA ferroviaire, qui préfère prendre ses distances avec les gilets jaunes.
"Nous, on n'ira pas vers les gilets jaunes pour chercher des convergences parce que notre syndicat est autonome, on défend le ferroviaire. [...] Les gilets jaunes ne sont pas une structure cohérente. Ils s'accrochent à un mouvement pour exister", Roger Dillenseger, syndicaliste de l'UNSA ferroviaire.
Les urgentistes déjà en grève
À Toulouse, les urgences de l'hôpital Joseph Ducuing n'ont pas attendu le 5 décembre. Le personnel est en grève depuis 29 jours et réclame la création d'un poste d'aide-soignante de nuit. Le service est complètement fermé et ne reçoit plus aucun patient depuis dimanche. Une décision de la direction, faute de personnels médicaux et para-médicaux. Pour le moment, les négociations n'ont pas abouti comme l'explique Jamel Mazouzi, représentant syndical CGT de l'Hôpital Joseph Ducuing.
"Ça fait 29 jours que les infirmières sont en grève et qu'elles se battent. Ces salariées sont fatiguées mais toujours motivées", Jamel Mazouzi, représentant syndical CGT à Toulouse.
Si certains syndicats et gilets jaunes tentent de trouver des revendications communes, leurs relations sont loins d'être au beau fixe. Convergence ou pas, la France pourrait bien être paralysée en décembre prochain.