Ils veulent récidiver à Paris le 24 novembre. Les Gilets jaunes doivent-ils bloquer le pays pour se faire entendre ? N’y aurait-il pas d’autre solution que de jouer la carte du rapport de force ?
"Quand on bloque, ça marche !"
"On a été entendu mais on n'a toujours pas été compris", c'est une parole de Gilet jaune entendue hier sur un barrage. Un bon résumé de la situation. Le but est de mettre une pression supplémentaire sur le gouvernement avec les blocages à Paris et en région prévus pour ce samedi. "Les Gilets jaunes disent "on ne ne peut pas faire autrement" et c’est vrai, estime Véronique Jacquier. Le gouvernement va faire des annonces. Quand on bloque, ça marche, ce qui conforte les Gilets jaunes dans leur démarche."
Mais on sent que la colère se fait révolutionnaire. Un climat insurrectionnel qui monte parmi les Gilets jaunes ? Les revendications des têtes d’affiche du mouvement ont changé. Fini la baisse des taxes sur le carburant ou la hausse du pouvoir d’achat. "Ils font savoir qu’une assemblée citoyenne est en train de désigner des représentants, souligne Véronique Jacquier. L’objectif : demander un référendum pour dire oui ou non à la destitution d’Emmanuel Macron !"
Clairement, certains Gilets jaunes ne veulent pas se contenter du Champs de Mars ; ils veulent approcher l’Elysée, un face à face avec Emmanuel Macron. Cela peut-il déraper ? "On sait que ce mouvement tend à se durcir, constate Axel Ronde, secrétaire régional Île-de-France du syndicat Vigi Police. Cela part dans tous les sens, et peut amener à des dérives. Certains groupuscules aimeraient bien profiter de ce mouvement pour faire des dégradations « habituelles ». Nous n'avons pas vraiment d'interlocuteur, on ne peut pas planifier les choses en amont, avoir un service ordre... Ils ne savent pas eux-même qui va venir". "Je comprends les inquiétudes de chacun, reconnaît Rémi Gilet jaune francilien. Le but est aussi de laisser s’exprimer cette colère. Des gens sont là, pas forcément pour manifester, mais pour commettre des débordements. À nous de les dénoncer et que chacun prenne ses responsabilités".
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