"Faire appel à l'armée pour se mettre face aux citoyens, c'est un délire total"
Le gouvernement a décidé de faire intervenir l'armée en renfort des forces de l’ordre, samedi prochain, pour l'acte 19 des Gilets Jaunes. Pour Kamal Amriou, du Conseil national de la résistance des Gilets Jaunes, "c'est un délire total. Nous sommes des citoyens lambdas, jamais encartés, pacifistes et nous sommes chaque samedi place de la République, depuis le 17 novembre, où nous rencontrons énormément de personnes avec qui nous discutons, nous débattons. Faire appel à l'armée pour se mettre face aux citoyens, c'est un délire total.
Si on analyse les manquements de la Préfecture de police, des commandements, des nominations, des exclusions, on voit bien le cafouillage. On trouve en dernier recours l'idée de faire appel à l'armée, qui doit être mal à l'aise. C'est une très grande faute, face à des manifestations.
J'appelle solennellement toutes les personnes qui viennent pour casser à arrêter de détruire, c'est contre-productif. Aujourd'hui, grâce à la mobilisation de ce mouvement populaire, on vient de débloquer une augmentation des primes pour deux millions de personnes en France ; ce n'est pas l'augmentation du SMIC que nous souhaitons vraiment, mais ce sont tout de même des déblocages. À travers nos actions, on arrive quand même à mener des actions qui, aujourd'hui, deviennent positives. Il faut continuer dans ce positif".
"C'est encore une manigance, un artifice : on prend en otage l'armée"
Les Gilets Jaunes ont mis sur la table, à travers leur mouvement, des choses qui n'avaient pas été abordées précédemment. Mais quand il y a de la destruction, il y a la faute du commandement des forces de l'ordre, mais il y a aussi celle des Black Blocs qui viennent pour casser. Les militaires ne seront pas sur les Champs-Élysées ou place du Capitole à Toulouse, mais sur des bâtiments officiels, pour les protéger. "Il y a un message subliminal derrière : on fait appel à l'armée. C'est encore une manigance, un artifice : on prend en otage l'armée, en la mettant face aux citoyens. On monte les uns contre les autres.
On demande que l'État organise sa police, sa gendarmerie et qu'il interpelle ceux qui viennent uniquement pour casser. C'est contre-productif au mouvement pacifiste des Gilets Jaunes, on va se désolidariser. Nous leur demandons de respecter notre mobilisation."
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