Une étude, commandée par deux associations et menée dans le Médoc (Gironde), vient de révéler la présence de pesticides dans des habitations situées non loin de domaines viticoles. Un constat alarmant, d'autant que des traces ont également été détectées dans une école.
"Chez moi, il y a des pesticides interdits depuis 2005"
Neuf échantillons prélevés dans des maisons, ainsi que dans un établissement scolaire, se sont avérés positifs comme nous l'explique Corinne Vedrenne, présidente d'"Eva pour la vie", l'une des deux associations sans qui cette étude n'aurait pu être menée. "On a fait étudier 32 pesticides. Sur 32, 23 on été détectés. 38% sont cancérigènes possibles, 38% sont des perturbateurs endocriniens possibles et 71% sont reprotoxiques possibles. Donc, ce sont vraiment des chiffres alarmants", constate amèrement l'intéressée.
Des résultats forcément inquiétants pour les habitants concernés. C'est le cas notamment de Corinne, qui habite à proximité d'une exploitation viticole. Au micro de notre correspondant, elle ne cache pas ses craintes. "Il y a des pesticides chez moi et même des pesticides qui sont interdits depuis 2005", explique ainsi cette habitante, qui s'est portée volontaire pour participer à l'étude. "Ça passe partout, ça s'insinue partout", déplore-t-elle impuissante.
L'étude a beau ne pas être validée sur le plan scientifique, en raison d'un manque d'échantillon représentatif, il faut cependant qu'elle éveille les consciences et engendre la mise en place de mesures adéquates pour protéger les populations, selon "Info-médoc-pesticides", la seconde association ayant pris part au projet. "Ce que je demande, c'est que ceux qui en ont les moyens prennent des mesures. Je leur demande de prendre leur responsabilité et obliger l'application exclusive de produits bio sur toutes les parcelles situées à proximité de lieux de vie", déclare ainsi Marilys Bibeyran, porte-parole de l'association, qui réclame par ailleurs des arrêtés en ce sens de la part de la préfecture.
Affaire à suivre.
Propos recueillis par Christophe Bernard