C’est LA grande affiche de ces demi-finales de la Coupe du monde 2018 de football, avec tout le respect que l’on doit à l’Angleterre et la Croatie, qui se disputeront le deuxième billet pour la finale. Entre la France et la Belgique, c’est une histoire de proximité, d’amitié, d’histoire commune même, mais aussi une histoire de rivalité. En tout cas, s’il est un village qui connaît bien les liens entre les deux peuples, c’est bien Gognies-Chaussée (Nord). Située de part et d’autre de la frontière franco-belge, la localité s’apprête à vivre un événement exceptionnel, tant pour les 800 Français que pour les 400 Belges.
"On a une grande place, qu’on a pavoisée avec des drapeaux belges et français pour montrer que dans la confrontation, on est quand même dans la complicité. Tous nos poteaux d’éclairage sont aussi pavoisés aux couleurs belges et françaises pour préparer la grande fête. C’est un grand événement, un événement exceptionnel qu’on ne verra pas souvent dans sa vie...", explique Jean Meurant, le maire du côté français, au micro de Sud Radio.
"Un grand moment de pouvoir jouer avec un voisin de palier"
Pour l’occasion, la frontière qui traverse le village sera bien respectée, comme le remarque Jean-Guy Lé, président du comité des fêtes. "Côté belge, le match sera diffusé à la brasserie le Clothaire, et côté français on fait pareil dans notre salle communale. Il y a toujours des petites blagues, bien sûr qu’on se chambre… Les Français disent qu’ils vont manger les Belges et remettre ça après Mexico. On aurait préféré se rencontrer en finale, mais on va dire que ce sera une finale avant l’heure !", s’amuse-t-il.
Du côté des politiques, Emmanuel Macron a déjà fait savoir qu’il serait présent en tribunes à Saint-Pétersbourg pour ce match, aux côtés de Philippe, roi de Belgique. Le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders sera lui au stade, et mise bien sur une victoire des Belges. "On espère tous qu’une équipe tricolore l’emporte à la fin, mais on n’a pas les mêmes couleurs en tête ! C’est évidemment un grand moment de pouvoir jouer avec un voisin de palier. Ce qui m’inquiète un peu, c’est la vitesse de jeu des uns ou des autres, je pense particulièrement à Kylian Mbappé. Je ne sais pas si la vitesse sera limitée à 80km/h comme en France désormais, ça nous aiderait peut-être un peu ! On verra le résultat à la fin, mais si un Français veut marquer contre son camp comme le Brésilien, nous sommes évidemment preneurs, il n’y a pas de problème !", lance-t-il sur Sud Radio.
Propos recueillis par Cyprien Pézeril