Infirmier de nuit à l'hôpital Lariboisière, Hugo fait partie des grévistes de la première heure. Il dénonce des conditions de travail devenues dangereuses pour les soignants et les patients. "Quand je prends mon poste toutes les nuits, c'est un risque que je prends pour moi, c'est un risque pour mon intégrité physique avec les risques d'agressions, c'est un risque de perte de diplôme à cause des risques d'erreurs majeur vu la saturation du services, et un risque pour les patients qui sont en danger dans nos urgences à l'heure actuelle. On leur doit à eux, ce combat là."
Abaisser le tableau des effectifs minimum pour casser la grève
Un combat difficile à mener face aux tentatives d'intimidation de la direction des hôpitaux de Paris, selon ces grévistes: "Les directions, dans certains services, notamment à Trousseau, descendent le tableau des effectifs minimum, c'est à dire moins de soignants pour s'occuper des gens, alors que le volume de patients est évidemment toujours le même. Donc la direction met elle-même les patients et les soignants en danger par ce genre de comportement destiné à casser la grève en dehors d'un accord."
Aux urgences, faire grève en travaillant
Une grève des aide-soignants et des infirmiers soutenue par les médecins comme Christophe Prudhomme, urgentiste à l'hôpital Avicenne et membre de la CGT santé: "Quand on est en grève dans les services d'urgence, on appelle ça la grève sparadrap: on met un sparadrap pour dire qu'on est en grève mais on travaille comme d'habitude. Donc nos meilleurs soutiens, ce sont les 22 millions de patients qui passent chaque années aux urgences, et qui se rendent bien compte que, n'en déplaise à nos gouvernants, la question de l'hôpital n'est pas celle de l'organisation mais du manque de moyens."
Valeurs du service public VS rentabilité
Plusieurs syndicats appellent à une manifestation pour la fonction publique jeudi, mobilisation à laquelle participera la fonction publique hospitalière. Le médecin urgentiste et membre de la CGT Santé Christophe Prudhomme explique vouloir y participer pour préserver les valeurs de l'hôpital public: solidarité, égalité de traitement et bienveillance. Des valeurs opposés, selon lui, à une logique marchande de rentabilité.
Christophe Prud'homme: "la santé n'est pas une marchandise"