"Il y a une seule logique, c'est de faire des économies et de supprimer des postes d'enseignants"
La mobilisation des enseignants concerne surtout les écoles primaires qui protestent contre la fusion des écoles primaires et des collèges dans certains endroits, notamment en secteur rural. Selon Samantha Fitte, co-secrétaire départementale du SNUIPP FSU, premier syndicat des enseignants à l'école primaire, pour la Gironde, "c'est une mobilisation de grande ampleur, avec des centaines d'écoles fermées, qui traduit un malaise entre toute une profession, les enseignants, et un ministre qui multiplie les annonces et les partis pris depuis le départ, qui ne vont pas, pour nous, dans le sens d'une école qui fait réussir tous les élèves.
Ce qui cristallise le mécontentement, c'est le projet de loi Blanquer, avec un article qui prévoit la fusion des écoles primaires et des collèges, avec la suppression des directeurs et directrices d'écoles et donc, la perte de proximité avec les familles. Les premières écoles menacées sont celles en milieu rural, les toutes petites écoles à deux et trois classes, avec des élèves obligés de faire de longs trajets pour se rendre dans leur nouvel établissement.
On parle de service public et de proximité, l'école est l'un des premiers services publics qu'il faut maintenir en milieu rural". 45.000 écoles en France qui comptent moins de quatre classes pourraient être concernées par ce projet de loi. "Il y a une seule logique, c'est de faire des économies et de supprimer des postes d'enseignants, supprimer des directeurs et directrices d'écoles qui sont là pour faire le lien avec les familles et les partenaires."
"Aujourd'hui, aucun seuil n'est fixé pour la fermeture des écoles"
On prendrait la décision de fermer les écoles à partir de combien d'élèves ? "Aujourd'hui, aucun seuil n'est fixé. L'avis des enseignants, des parents d'élèves et du conseil d'école ne serait pas pris, car la décision serait prise par les collectivités locales ou les préfectures.
Même une école à 15 élèves ne doit pas fermer ! Si c'est pour obliger des élèves de 3 ans à prendre le bus, se lever tôt et faire d'immenses trajets tous les jours pour aller à l'école, il n'y a aucun bénéfice à l'heure où on parle de réduire les inégalités sur le territoire. C'est important de maintenir ces structures en milieu rural, mais même les écoles en milieu urbain pourraient être menacées par cette loi. Nous sommes déterminés à nous faire entendre."
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